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Journée internationale des droits des femmes : la mairie de Paris dévoile un Respectomètre

« Je veux toujours être libre de dire non, d’exprimer mon désaccord ». « Je veux pouvoir compter sur l’aide de témoins quand j’en ressens le besoin »… À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la mairie de Paris met l’accent sur l’éducation des jeunes au respect des femmes. Pour cela, elle a créé une charte dont les revendications seront affichées dans toutes les structures de la ville de Paris accueillant du public. Un exemple dont les entreprises pourraient s'inspirer.

Ce lundi 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes représente l’occasion de rappeler les progrès qu’il reste à accomplir en entreprise pour les salariées. Il faut dire qu’en France, le salaire des femmes reste en moyenne 28,5 % inférieur à celui des hommes. Outre les inégalités salariales, il faut aussi ajouter les discriminations sexistes, les remarques déplacées, voire les violences. Pour lutter contre ce phénomène, des initiatives se multiplient dans tous les domaines. Ainsi, récemment, le Respectromètre : la mairie de Paris vient de créer une charte destinée à revendiquer les droits des femmes. Ce document sera distribué dans toutes les structures de la ville de Paris accueillant du public. Il pourrait également intéresser les entreprises qui souhaiteraient améliorer leur note dans l’index d’égalité professionnelle femmes-hommes…

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Selon l’INRS, dans l’hôtellerie, les troubles musculosquelettiques (TMS) constituent un risque majeur notamment pour les femmes et les valets de chambre. © Philippe Castano / INRS

«Je veux toujours être libre de dire NON»

Après le Violentomètre, cette charte est conçue pour lutter contre les discriminations sexistes. Y figurent des revendications comme « Je veux toujours être libre de dire non, d’exprimer mon désaccord », « Je veux pouvoir compter sur l’aide de témoins quand j’en ressens le besoin » sous-entendu face à une agression morale ou physique. Ou encore « Je veux accéder sans discriminations aux mêmes opportunités professionnelles que les autres », « Je veux être traitée avec respect et progresser à égalité dans mon travail ».

Une campagne pour l’égalité

En toile de fond, la mairie de Paris vient de lancer sa campagne Parlons égalité, avec près de 100 événements à destination des jeunes de 15 à 25 ans pendant tout le mois de mars. Il s’agit de lutter contre le sexisme en enseignant le respect des femmes le plus tôt possible aux jeunes. « Parler égalité avec les jeunes générations, c’est ouvrir la perspective d’un Paris plus inclusif », précise dans un communiqué Hélène Bidard, adjointe de la maire de Paris en charge de l’égalité femmes-hommes, de la jeunesse et de l’éducation populaire. Pour cette élue, « les représentations et clichés sexistes viennent légitimer idéologiquement des inégalités entre les filles et les garçons, et plus tard entre les femmes et les hommes » De plus, elles travaillent plus souvent à temps partiel et dans des métiers moins bien rémunérés que les hommes. Autre situation discriminante, selon l’Oxfam, les employeurs ont tendance à embaucher plus facilement des hommes pour des postes à responsabilités. Une tendance qui s’explique du fait de la plus longue absence des femmes en congé maternité. À savoir seize semaines pour les femmes contre 28 jours pour les hommes à compter du 1er juillet 2021. 

Vers un allongement du congé paternité ? 

Selon plusieurs syndicats et associations féministes, l’allongement du congé paternité pourrait donc représenter une solution contre ces inégalités. Quoi qu’il en soit, la France reste en retard à ce sujet, comparé à ses voisins européens. L’Espagne a un congé paternité de douze semaines et devrait passer à seize. Au Nord, la Finlande propose aux pères neuf semaines de congés et envisage de les allonger à sept mois. Quant à la Suède, elle donne 480 jours à répartir entre les deux parents, dont 60 jours minimum pour le père. 

Un index d’égalité professionnelle

Pour rappel, il faut savoir que depuis 2019, les entreprises de plus de 250 salariés sont dans l’obligation de publier leur index d’égalité professionnelle femmes-hommes. Depuis mars 2020, cette obligation s’est étendue aux entreprises de 50 à 250 salariés. Cet index comprend cinq critères. À savoir l’écart de rémunération femmes-hommes (40 points), l’écart dans les augmentations annuelles (20 points), l’écart dans les promotions (15 points), les augmentations au retour de congé maternité (15 points) et enfin la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points). En dessous de 75 points au total, les entreprises s’exposent à des sanctions.

Ségolène Kahn

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