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Risques industriels et environnementaux

Jason Gui (Vigo) : « Détecter les signes de somnolence avec une oreillette Bluetooth. »

L’entreprise créée par trois étudiants de l'Université de Pennsylvanie a développé un dispositif qui alerte l'utilisateur sur son smartphone lorsque les premiers signes d'assoupissement sont détectés.

Sur autoroute, la somnolence est à l’origine d’un accident sur trois. Elle représente même la première cause de mortalité, d’après l’Association de prévention routière. Les pilotes d’avion ne sont pas épargnés. Selon une enquête de l’Association britannique des pilotes de ligne, 60% des accidents aériens ont pour cause la fatigue. En d’autres termes, la moindre baisse de vigilance au volant ou aux commandes d’une machine tue.

Capteurs infrarouge. Mais ce phénomène peut être enrayé. Vigo, une start-up américaine, est sur le point de lancer une oreillette Bluetooth chargée de traquer les premiers signes de somnolence. Créée par trois jeunes talents de l’Université de Pennsylvanie (Drew Karabinos, Jason Gui et Jonathan Kern), cette oreillette appelée Vigo (du nom de l’entreprise) mesure les mouvements du corps et le clignements des yeux en temps réel. Il s’agit de capter les premiers signes de fatigue. Et ce, avant même que l’utilisateur ne se rende compte de sa baisse d’énergie. Ce dispositif se compose d’un capteur infrarouge et d’un accéléromètre. Il surveille les mouvements de la personne en tenant compte d’une vingtaine de paramètres différents. Par exemple, la manière avec laquelle on cligne les yeux ou on penche la tête. L’utilisateur est alors alerté via Bluetooth sur son smartphone par une vibration, une sonnerie ou l’apparition d’une lumière LED. « Nous souhaiterions aussi développer ce produit sous forme de lunettes ou de casque afin qu’il soit mieux adapté à chaque métier », indique Jason Gui, l’un des co-fondateurs de la start-up.

Industrie et services en ligne de mire. Car le but de ces trois jeunes est d’adresser leur produit à tous les métiers de l’industrie et des services. « Nous pensons aux opérateurs de machines travaillant dans les usines de production ou d’assemblage, aux salariés opérant sur des chantiers et aux travailleurs de nuit en général ». A l’instar des agents de sécurité qui doivent se maintenir sur le qui-vive à des heures tardives. Egalement dans le viseur de Vigo, les transporteurs, chauffeurs de taxi ou encore les conducteurs de train qui ont à charge de lourdes responsabilités au quotidien. En témoigne cet accident de train survenu récemment à New York et qui est dû à la somnolence du conducteur.

Se mesurer soi-même. De plus, les jeunes entrepreneurs surfent sur la vague du  »Quantified self ». Cette tendance qui fait fureur chez les adeptes des nouvelles technologies regroupe les méthodes qui permettent à chacun de mesurer ses données personnelles, les analyser et les partager via des capteurs et des applications web ou mobiles. En ce qui concerne l’oreillette de Vigo, elle repose sur un algorithme de suivi personnalisé qui préconise certaines procédures à suivre en cas de fatigue. Elle peut aussi repérer à long terme les situations propices à l’endormissement. Sur la route par exemple, certaines plages horaires nécessitent plus de vigilance. A savoir, en début d’après midi ou bien la nuit entre minuit et 6 heures. De même en vol de nuit pour les pilotes de ligne.

Des financements en Crowdfunding. Enfin, cette jeune entreprise a choisi de passer par des voies de financement encore peu empruntées. En lançant une campagne sur la plateforme de Crowdfunding Kickstarter, l’équipe a déjà récolté la somme rondelette de 38.000$ (soit 27.700 euros). Il leur reste encore quinze jours pour atteindre le budget de 50.000$ (36.530 euros) qu’ils s’étaient fixés. Les trois étudiants devraient facilement relever le défi. Si tout se passe bien, l’oreillette sera commercialisée à partir du mois de mai pour 119$ (87 euros), et de 79$ (58 euros) pour ceux qui souhaitent participer au lancement. « Nous sommes aussi financés par HAXLR8R, un incubateur de matériel hardware qui finance deux start-up par an. Nous sommes aussi sur le point de lever de nouveaux investissements. »

Ségolène Haehnsen

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