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Sûreté et sécurité

Istanbul : triple attentat meurtrier à l'aéroport

Mardi soir, trois personnes ont tiré dans la foule et se sont fait exploser à l'aéroport international Atatürk, près d'Istanbul. Selon un dernier bilan, les autorités turques font état de 41 morts, dont 10 étrangers, et 239 blessés.

C’est l’attentat le plus meurtrier de l’histoire de la capitale économique turque. Mardi soir, au moins 41 personnes, dont 10 ressortissants étrangers, ont été tuées dans un triple attentat-suicide à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul. « Il y a eu une énorme explosion, très forte, raconte au micro de l’AFP Ali Tekin qui attendait un passager dans le hall. Le toit s’est effondré. A l’intérieur de l’aéroport, c’est terrible, c’est méconnaissable, les dégâts sont énormes. » Certains passagers affirment avoir vu les assaillants. « Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil, témoigne Oftah Mohammed Abdullah. Il l’a sorti et a commencé à tirer sur les gens. Il marchait comme un prophète. » Autre témoin, Paul Roos, un Sud-Africain de 77 ans, a vu l’un des kamikazes, qui « tirait au hasard dans le hall des départs du terminal international. Il était entièrement habillé de noir. Son visage n’était pas masqué. J’étais à 50 mètres de lui. Il a commencé à avancer vers nous. Nous nous sommes réfugiés derrière un comptoir […]. Deux explosions ont retenti à peu d’intervalle. A ce moment-là, il avait arrêté de tirer. Il s’est retourné […], il tenait son arme à l’intérieur de sa veste. Il a regardé nerveusement autour de lui pour voir si quelqu’un allait l’arrêter et puis il a descendu l’escalator. On a entendu de nouveaux coups de feu puis une autre explosion, et après c’était fini. »

Bilan encore provisoire. Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a précisé que certains blessés étaient dans un état grave. « Des Français étaient sur place », a indiqué ce mercredi 29 juin le Premier ministre, Manuel Valls, qui a précisé ne pas avoir d’informations sur d’éventuelles victimes françaises. Après avoir fait part de sa solidarité et de son soutien à la Turquie, il a ajouté : « Le terrorisme ne touche pas que la France ni l’Europe. » A 12h24 ce mercredi, les autorités turques ont détaillé les nationalités des victimes identifiées. Pour l’instant, rien n’indique que des Français aient péri dans cette attaque. Le site Francetvinfo.fr. dévoile une liste provisoire des pertes humaines selon les nationalités : cinq Saoudiens, deux Irakiens, un Chinois, un Jordanien, un Tunisien, un Ouzbek, un Iranien et un Ukrainien. A 15h13, François Hollande a annoncé depuis Bruxelles, à l’issue du Conseil européen : qu’il « y aurait deux blessés légers français ».

Le gouvernement turc accuse l’État islamique. « Les indices pointent Daech », a indiqué le chef du gouvernement. Depuis un an, la Turquie a été touchée par une dizaine d’attentats attribués au groupe islamiste et aux rebelles kurdes. De leur côté, le journaliste Christian Makarian et le politologue Ahmet Insel, tous deux spécialistes de la Turquie, jugent également sur Europe 1 ce mercredi matin que la Turquie paie le prix de sa complaisance passée à l’égard l’État islamique – afin de contrer les Kurdes.

Le trafic aérien brièvement interrompu. Après l’attaque, tous les vols ont été suspendus au départ de cet aéroport, le plus grand de Turquie. Le trafic a repris à partir de 2 heures (heure de Paris).

Erick Haehnsen

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