Analyser la propagation d’un incendie dans un bâtiment, repérer des points chauds… Toutes ces tâches vont être rendues possibles grâce à la nouvelle caméra thermique Zenmuse du constructeur Flir, spécialement conçue afin d’être embarquée à bord d’un drone. Pour développer ce dispositif, le spécialiste américain de l’imagerie thermique et infrarouge a fait alliance avec DJI, le fabricant chinois de drones. Dotée d’une très grande sensibilité thermique (50 mK), cette caméra est embarquée sur une nacelle qui a bénéficié du savoir-faire du constructeur asiatique en termes de stabilisation en vol, une caractéristique qui fait souvent défaut aux drones classiques. Grâce aux drones Inspire 1 et Matrice 100 du constructeur chinois pour lesquels la caméra a été conçue, le dispositif peut tenir jusqu’à 35 minutes en vol avec une image à 360°. De plus, deux caméras seront proposées à la commercialisation avec des résolutions différentes : 640 pixels à 30 images par seconde (ips) ou 336 pixels à 60 ips. Un jeu de 4 optiques pour chacune des caméras permettra de répondre aux différentes nécessités.
Pour un œil peu aguerri, l’imagerie thermique s’avère souvent difficile à décrypter, c’est pourquoi les images de la caméra sont exploitées de façon intelligente par un logiciel qui optimise le rendu de la vision thermique. Pour cela, quatre méthodes de traitement de l’image sont disponibles afin d’améliorer les détails, le contraste et la compression de l’image. De plus, le système est géré par une application qui permet de visualiser la scène en temps réel et d’analyser en instantané la température, le zoom et les modes de pose de vue (vidéo par intervalle, photo etc). Il est donc possible de télécharger en temps réel les images, de prendre des photos pendant l’enregistrement ou de s’éloigner jusqu’à 5 km du drone sans que la retransmission vidéo n’en pâtisse.
Au-delà de la lutte contre l’incendie, le tandem Flir-DJI peut s’adapter fort utilement à d’autres situations qui nécessitent une analyse thermique effectuée en hauteur. C’est le cas non seulement de l’inspection de lignes électriques à haute tension ou de panneaux solaires photovoltaïques mais aussi de missions de recherche et de sauvetage de personnes en danger après un tremblement de terre ou une inondation. Début février, la partie australe de Taïwan a subi un séisme de magnitude 6,4 qui a causé la disparition de 116 personnes, principalement par asphyxie. Certaines d’entre elles auraient pu conserver la vie si les sauveteurs avaient eu les moyens de détecter leur présence sous les décombres grâce aux capteurs thermiques.
Ségolène Kahn
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