L’avenir du contrôle d’identité biométrique passera-t-il par un simple code ? C’est du moins ce que préfigure le partenariat noué entre deux entreprises françaises ID3 Technologies et Advanced Track & Trace (ATT). La première est spécialisée dans les solutions de biométrie et d’identité et la seconde dans la sécurité et protection des documents. Cette collaboration a donné naissance au Bioseal du nom d’un code de haute densité sécurisé contenant des données biométriques et d’identité.
Le code est imprimable sur n’importe quel support
Le Bioseal stocke aussi bien du texte, des images ou des données biométriques. C’est d’ailleurs ici qu’intervient le savoir-faire d’ID3 Technologies. L’entreprise développe depuis près de 30 ans des algorithmes pour les fournisseurs de capteurs biométriques et les intégrateurs. Comme le Slovène Navkom qui est spécialisé dans le contrôle d’accès des portes. Une fois imprimé sur du papier, plastique, carton ou tout autre support, ce code est lisible par la caméra d’un PC ou un smartphone sur lequel une application dédiée a été chargée. Dès lors, il se fait le garant de l’identité du porteur du document sur lequel est imprimé le fameux identifiant. Ce procédé s’avère moins coûteux qu’une carte à puce biométrique. « Avec ATT, nous travaillons depuis 2 à 3 ans sur le projet d’intégrer dans le Bioseal des données biométriques », indique Laurent Lepetit, responsable des ventes d’ID3 Technologies. Installée près de Grenoble (Isère), l’entreprise créée en 1990 compte une quarantaine de personnes majoritairement des ingénieurs et des chercheurs. Pour sa part, le projet Bioseal a mobilisé une dizaine de personnes venant des deux sociétés.
Des applications dans le transport aérien
Des projets sont en cours dans différents secteurs dont le transport aérien pour plusieurs applications. À commencer par le contrôle biométrique de la carte d’embarquement. Une fois les données biométriques enregistrées (empreintes digitales ou visage), celles-ci sont stockées dans le code qui sera ensuite imprimé sur la carte d’embarquement du passager. « Dès lors, il suffira de scanner le code et de comparer les données embarquées avec celles du lecteur biométrique », explique Laurent Lepetit en estimant que cette solution ouvre la voie à un contrôle d’identité à bas coût pour des applications telles que la billetterie de matchs de football. L’enjeu étant, en l’occurrence, d’empêcher les hooligans de pénétrer dans le stade. Ces applications constituent de nouvelles voies pour ID3 Technologies qui s’est fait connaître notamment pour avoir mis au point un algorithme de comparaison d’empreintes digitales embarqué sur une carte à puce. Ce qui évite de devoir consulter des bases de données pour contrôler l’identité de la personne.
Algorithme de comparaison hybride
Mieux encore, les chercheurs d’ID3 Technologies finalisent actuellement un nouvel algorithme de comparaison des données d’empreintes digitales et de la reconnaissance faciale. Ce procédé hybride sera embarqué sur une puce. Ce qui ne devrait pas manquer d’intéresser le secteur bancaire, les spécialistes du contrôle d’accès et les fabricants de mobiles. Les marchés s’ouvrent même à l’étranger. Notamment en Colombie qui vient de conférer à l’entreprise grenobloise un statut d’opérateur biométrique.
Eliane Kan
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