Entrepôts de logistique, fabriques de surgelés, fabriques de glace en vrac, usines de conception de systèmes de climatisation… ces métiers ont pour point commun d’imposer à leurs employés des conditions de froid extrême, allant parfois jusqu’à -40°C ! A cet égard, le fabricant portugais HR Group vient de lancer une nouvelle gamme d’EPI de protection thermique en collaboration avec 3M. Objectif de cette gamme appelée Antardida Plus : protéger du froid et de l’engourdissement des muscles tout en respectant la morphologie et l’ergonomie du porteur lors de ses manœuvres.
Épaisseur ne rime pas toujours avec isolation
Avec un tissu aussi fin, on serait vite tenté de se méprendre sur les performance d’isolation thermique de ces EPI. Et pour cause, ces vêtements de protection destinés à protéger lors de conditions de froid extrême ont été conçus dans une matière qui, au lieu de monter en épaisseur, bénéficie d’un maillage extrêmement serré. « Ce matériau, appelé le Thinsulate, est un produit développé par le fabricant 3M. Logé dans la doublure intérieure de notre vêtement, il a été conçu dans une association de fibres minuscules qui permettent de créer une poche de protection thermique. Ce qui nous permet d’obtenir un vêtement très fin », développe Denis Chantrel, responsable de la filiale France du fabricant HR Group. Le but étant de ne pas entraver les mouvements de l’utilisateur lors de ses opérations avec un vêtement trop épais et donc gênant…
Un vêtement dessiné de manière ergonomique
Ce choix de respecter la nature des mouvements de l’opérateur qui, rappelons-le, est susceptible de passer 8 heures d’affiliée à effectuer des opérations par -20°C, se retrouve aussi dans la coupe des vêtements : « Nous avons dessiné des coupes qui se resserrent sur les extrémités en bas de pantalon et autour des poignets, avec des bords-côtes chargés de ne pas laisser le froid s’infiltrer mais aussi de conserver la chaleur du corps, détaille Denis Chantrel. Au niveau des articulations (bas du dos, arrière des genoux et aisselles), les coutures sont plus amples afin de compenser les mouvements de l’opérateur. » Le but étant de conserver une certaine aisance même lorsqu’il s’agit de lever les bras pour attraper un colis en hauteur, se baisser ou se tenir en position accroupie.
Répondre aux normes en vigueur
Il est bien connu que le système de réglementation en matière d’EPI est des plus intransigeants. Dans le cas de cette gamme, l’ensemble des éléments répond à la norme EN342 relative à la protection contre les intempéries (froid, pluie, vent) et aux températures négatives. Exception faite du gilet sans manche qui se contente de respecter la norme EN 14058:2004. Laquelle définit les moyens de protection contre les climats frais, c’est-à-dire en-dessous de 5°C. Cela dit, le fabricant ne s’arrête pas là. Il considère que la performance de ses EPI varie selon le nombre d’heures passées à travailler dans un climat froid, la température pouvant varier de -20°C à -40°C, ainsi que de l’intensité de l’activité. D’où l’établissement d’une fiche d’utilisation de ses vêtements. Par exemple, avec la combinaison, dans le cas d’une activité moyenne ou statique, l’utilisateur pourra travailler durant 8 heures à -6°C, mais seulement une heure par -22°C. Tandis que lors d’une activité intense générant donc de la chaleur, l’utilisateur sera en mesure de tenir 8 heures par -25°C et une heure par -41°C. Enfin, comptez une soixantaine d’euros pour le pantalon à bretelle, ou bien cinquante euros pour la parka.
Ségolène Kahn
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