Ambassadrice (malheureuse) malgré elle, la star américaine de téléréalité Kim Kardashian s’est faite agressée dans la nuit du dimanche 2 octobre à lundi 3 octobre vers 3 heures du matin par 5 assaillants armés déguisés. Par bonheur, celle-ci est indemne, elle se serait fait dérober pour près de 10 millions d’euros de bijoux et aurait été ligotée dans la salle de bains. Venue à Paris pour la Fashion Week, Kim Kardashian résidait dans un des appartements de la résidence hôtelière grand luxe, le No Address, au 7 de la rue Tronchet à Paris, près de la place de la Madeleine.
Adresse discrète pour les stars mondiales
Contrairement aux palaces traditionnels, la formule magique du No Address se fonde sur une entrée qui n’est pas publique. Ce qui présuppose une plus grande sûreté. De plus, la prestigieuse et discrète adresse ne fait pas de publicité. Un anonymat qui rime avec secret et sécurité. De fait, le No Address France est un ensemble immobilier composés de deux bâtiments dont l’hôtel particulier de Pourtalès construit au XIXe siècle et une annexe moderne. Laquelle permet aux résidents d’avoir plusieurs sorties pour fuir fans et paparazzis. Qui plus est, les clients peuvent aussi accéder à leur résidence sans descendre de voiture. Racheté en 2004 par l’homme d’affaires Alexandre Allard, il offre des superficies de 100 à 350 mètres carrés. Outre le cauchemar de la star américaine, le No Address ainsi que toute la discrète hôtellerie de luxe parisienne vont à présent devoir reconsidérer leur stratégie en matière de sûreté et de sécurité de leurs célébrissimes clients. Rappelons que, pour sa part, le No Address a accueilli des »peoples » comme Marion Cotillard, Madonna, Prince ou Kanye West, le mari de Kim Kardashian qui, à l’annonce de ce qui est arrivé à sa femme a annulé « pour raisons familiales » le concert qu’il était en train de donner.
Une caisse de résonance médiatique ?
Dans ce climat parisien rendu anxiogène en raison des attentats, les services de l’hôtellerie de luxe sont désormais obligés d’étendre leur panoplie de services bien au-delà de la conciergerie, vers des prestations de sécurité renforcées dignes des dirigeants politiques ou de plus grandes multinationales. Reste que cette triste affaire pourrait légitimer un nouveau marché pour les entreprises privées de sécurité. Kim Kardashian pourrait alors devenir, bien malgré elle, l’ambassadrice (malheureuse) des entreprises françaises du secteur de la sûreté et de la protection physique des personnes qui viennent de se regrouper au sein d’USP Protec, le nouveau syndicat présidé par Jacques Lefranc. Lequel voulait justement pallier le manque de reconnaissance actuel de la profession. Saura-t-il profiter de cette incroyable caisse de résonance médiatique ?
Pas sûr. « Aujourd’hui, les personnalités ont conscience des risques qu’elles encourent. D’ailleurs, certaines d’entre elles sont régulièrement protégées, soit par le Service de protection des hautes personnalités (SPHP) – qui dépend de l’État – en ce qui concerne les personnalités politiques. Soit par des entreprises privées de protection physique des personnes pour les autres, réagit Bertrand de Buxis, porte-parole de l’USP Protec. Bien sûr, nous identifions l’hôtellerie parisienne de luxe en tant que gisement d’opportunités commerciale, même si, aujourd’hui, nous ne pouvons pas quantifier ce segment de marché en raison de sa jeunesse trop neuve. En revanche, cela fait partir des domaines de progression de notre profession. » Avec quelles prestations ? Le porte-parole de l’USP Protec se fait des plus discrets : « Dans l’intérêt des personnalités à protéger, nous ne divulguons pas le contenu de la panoplie des prestations envisagées… »
Erick Haehnsen
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