Outre les agressions verbales, les employés des établissements de santé sont victimes de violences physiques au quotidien. Pour dénoncer ce fait, l’ONVS vient de publier un rapport dans lequel il a recensé 23.360 actes d’incivilités dans seulement 426 hôpitaux.
Coups, bousculades, attouchements, insultes, menaces… il règne dans les établissements de santé un climat particulièrement délétère dont un rapport l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) a signalé les faits en juillet dernier. Selon cet organisme rattaché au ministère de la Santé qui a collecté des données sur la base du volontariat, 23.360 signalements ont été enregistrés en 2018 dans 426 établissements de santé, contre 22.048 en 2017. Les incivilités sont donc en hausse.
50% d’agressions physiques
Concrètement, ces méfaits représentent pour leur très grande majorité (80%), des « atteintes aux personnes ». Entendons par ce terme les insultes (32%) et les menaces (17%). Mais aussi les agressions physiques (strangulations, bousculades, crachats, coups) qui représentent la moitié des cas signalés. Quant aux 20% restants, ces violences se traduisent par des « atteintes aux biens » tels que des vols ou des dégradations de matériel.
Les services psychiatriques en première ligne
Théâtres de ces incivilités, ce sont les services de psychiatrie qui sont les premiers concernés, avec 18% des déclarations recensées. Sont également touchés les urgences (16%), ainsi que les unités de soins de longue durée et établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) (11%).
Des victimes essentiellement parmi le personnel soignant
Du côté des victimes, ce sont évidemment les soignants qui trinquent les premiers : sur les 33.400 personnes recensées par le rapport qui ont subi des violences, 80% font partie du personnel. Et parmi ces derniers, figurent majoritairement des infirmiers et des aides-soignants. Les patients ne représentant que 10% des victimes et les agents de sécurité 5%…
Les patients en cause
Ces violences émanent principalement des patients (71%) mais aussi des accompagnateurs et visiteurs (19%). Le personnel agresseur ne représentant qu’une part infime (3%)… Parmi les raisons avancées, les auteurs du rapport citent « un reproche relatif à la prise en charge du patient » (59%), le temps d’attente (13%) ainsi que l’alcoolisation (11%).
L’ONVS tire la sonnette d’alarme
Toujours est-il que ces chiffres sont à prendre avec circonspection : selon le ministère de la Santé, l’augmentation des violences en milieu hospitalier « pourrait être liée en grande partie à une meilleure déclaration et ne reflète qu’une tendance », sachant que seuls 7,35% des établissement auraient participé à cette enquête… Quoiqu’il en soit, l’ONVS exhorte les établissements de santé à réagir afin de mieux préparer le personnel « aux méthodes opérationnelles de prévention et de gestion de la violence » ou encore à faciliter les poursuites judiciaires.
© Ségolène Kahn
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