Savoir concilier les demandes de ses clients et celles de ses salariés est tout un art que cultive Groupe SGP, un acteur de la sécurité privée. Rassemblant 400 collaborateurs, cette entreprise dont le siège se trouve à Metz (57) vient d’ailleurs d’être récompensée du prix de l’Initiative RH organisé par Cadremploi, Hudson et le Figaro. Autre bonne nouvelle pour Groupe SGP, il figure au palmarès des champions de la croissance 2017 du journal Les Echos. En effet, sa croissance annuelle atteint 30% par an. « Notre chiffre d’affaires passera de 10,6 à 15,5 millions d’euros pour 2017 », indique Sonia Chateaux, chargée de communication du groupe. Dans un secteur qui affiche un taux de turnover de 60%, celui de Groupe SGP est à un plancher de 19% alors que le nombre de ses agents de sécurité et d’accueil est passé de 185 en 2015 à plus de 400 cette année grâce à une approche managériale innovante qui les place au coeur de l’organisation.
L’actuel dirigeant s’est délesté de son pouvoir hiérarchique
Une stratégie initiée par l’actuel dirigeant et fondateur du groupe, Florian Pette, qui a pris en 2015 la décision de rejoindre le mouvement des entreprises libérées. En d’autres termes, il s’est délesté de son pouvoir hiérarchique qu’il a remis à ses salariés de sorte que les décisions soient prises de manière collégiale. Une partie du pouvoir de direction a donc été confiée aux 120 sites sur lesquels sont répartis les 400 agents de sécurité et d’accueil du Groupe SGP. Certains sites sont placés sous la responsabilité de « leaders ». Elus par les membres de l’équipe, ceux-ci sont formés à cet effet et bénéficient de l’accompagnement d’un des 4 managers qualité de Groupe SGP. Il s’agit d’anciens « contrôleurs » qui ont vu leur mission évoluer vers la gestion de la relation client et la satisfaction des salariés. Idem pour le leader qui participe aux recrutements, dans une fonction RH partagée, en cas de besoin et gère les plannings avec ses collaborateurs. Ce qui favorise la cohésion de l’équipe.
Prime de dépannage
Pour préserver leur vie privée, les agents peuvent créer des demandes d’indisponibilité sans donner de raison, à condition de les envoyer un mois à l’avance. Par ailleurs, pour encourager les salariés à remplacer un agent absent, ses collègues bénéficient de primes de dépannage dont le montant varie en fonction de l’urgence et les délais de prévenance. « Côté rémunération, nos agents sont payés non pas sur un coefficient de 120 comme c’est souvent le cas dans la profession mais d’un minimum de 130 », fait valoir Sonia Chateaux. Pour fidéliser davantage ses agents, le groupe multiplie les avantages. A titre indicatif, les heures supplémentaires sont payées 125% et un chantier sur la modulation du temps de travail est ouvert. Résultat, les agents donnent de leur personne et libèrent leur créativité. Ce qui a eu notamment pour effet d’étoffer le catalogue formation. Par exemple, un stage sur la démarque inconnue leur a été suggéré par un agent qui a d’ailleurs co-construit cette formation que, désormais, il dispense. Signe que les agents peuvent aussi évoluer vers d’autres postes.
Eliane Kan
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