Info.expoprotection.com – Pourquoi est-il si important de se protéger les mains ?
Gérard Gaches – « Chaque année, on dénombre 1,4 million d’accidents de la main dont 500 000 à 650 000 accidents graves. Par ailleurs, deux tiers de ces accidents sont liés à la vie domestique et un tiers au travail. Une part importante de ces accidents est due à l’absence de gants de protection. Les grandes entreprises sont plus vigilantes sur le port des EPI. L’absence du port de gant peut se traduire par un avertissement, tandis que dans les plus petites entreprises, les règles sont plus informelles.
C’est au dirigeant d’entreprise et à l’encadrement de rappeler régulièrement les consignes. »
Info.expoprotection.com – Comment choisir ses gants ?
Gérard Gaches – « Le choix d’une protection est complexe car les effets recherchés peuvent générer des inconvénients. Par exemple, lorsque l’on recherche une grande résistance à la coupure, cela induit une perte en dextérité. Les gants en maille utilisés pour la découpe de viande génèrent des irritations au niveau de la peau et des ongles qui peuvent être très sévères. »
Info.expoprotection.com – Qu’en est-il justement des gants pour la protection aux produits chimiques ?
Gérard Gaches – « Les produits chimiques sont susceptibles de pénétrer dans l’organisme en traversant la barrière de la peau. Pour se protéger, il existe deux types de gants, les jetables et les réutilisables. Les matériaux utilisés par les fabricants se classent en différentes catégories : les latex naturels, les latex synthétiques (caoutchouc nitrile, néoprène, etc), les matières plastiques (PVC, PVA, Polyéthylène) et les matériaux multicouche. Chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients. Le latex est conseillé pour les acides ou les bases diluées. En revanche, il est déconseillé pour les produits organiques. En outre, certaines personnes font des allergies au latex. Or, une fois que l’allergie est installée, il n’existe pas de traitement. On peut alors recourir aux gants en nitrile qui conviennent pour les produits organiques mais sont à déconseiller pour manipuler des produits chlorés. Ensuite les gants en vinyle (PVC) sont prescrits pour la protection contre les acides et les péroxydes (eau oxygénée par exemple) mais à proscrire pour les produits organiques. »
Info.expoprotection.com – Que recommandez-vous ?
Gérard Gaches – « Dans tous les cas, il est important de connaître les propriétés physiques du gant : à partir de quand il va se dégrader, devenir mou et cassant au regard des types d’agression (chaleur, coupure, abrasion, corrosion, etc.). Il faut aussi surveiller sa porosité, donc le temps de pénétration du produit. Au fil des années, la qualité des gants s’est améliorée mais il ne faut pas négliger une réflexion en amont. Une formation au niveau de l’utilisateur est souvent nécessaire pour qu’il sache prendre soin de ses gants, vérifie leur étanchéité, les maintienne au propre, les jette s’ils sont souillés et qu’il vérifie la date de péremption sachant que les matériaux se dégradent avec le temps. »
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