Créée en 2017, la société Française Dust Mobile basée à Issy-les-Moulineaux (92), s’affirme en tant qu’opérateur mobile résilient et sécurisé par design. Son offre : un service de protection des communications mobiles contre les cybermenaces et les vulnérabilités intrinsèques aux réseaux cellulaires. Interview de François Blanchard, le vice-président des ventes B2B.
L’activité d’opérateur mobile est réputée assez capitalistique. Comment votre start-up a-t-elle pu financer ses développements ?
Deux ans après la création de la société par Jean Henrard et François d’Ormesson en 2017, Dust Mobile a levé 3 millions d’euros (série A) en 2019 auprès de Tikehau Capital et d’Omnes puis 12 millions (série B) en 2022 auprès des mêmes ainsi qu’auprès du Fonds Innovation Défense. Nous sommes une vingtaine de salariés et nous espérons passer le cap des quarante salariés d’ici à la fin de l’année.
Quelle est l’originalité de votre offre ?
Nous sommes opérateur mobile de cyberdéfense. Notre offre est conçue pour répondre aux exigences de souveraineté en matière de protection des communications mobiles sensibles. Il s’agit de les protéger face aux cybermenaces et aux attaques qui exploitent les failles de sécurité inhérentes aux réseaux cellulaires. En dehors en dehors de compétiteurs émergents qui ont démarré plus tard que nous, notre positionnement est unique. Comme tout opérateur mobile, nous distribuons nos cartes SIM pour que les utilisateurs puissent se connecter à notre réseau.
Comment votre service fonctionne-t-il ?
Notre architecture de service d’opérateur mobile de confiance repose sur nos propres cartes SIM et sur notre réseau. Les cartes SIM, que nous opérons, sont durcies. Elles ont été co-développées avec Thales. Ces éléments de confiance remontent les opérations effectuées dans notre réseau mobile : les événements radio et les événements de communication. Nous centralisons et analysons ces flux en temps réel afin de détecter d’éventuelles attaques menées sur les smartphones des abonnés ou leurs objets connectés (IoT). Ainsi nos cartes SIM protègent-elles non seulement contre le risque d’interception d’appel, de tentative de manipulation des SMS et d’attaques en déni de service mais aussi contre les tentatives de géolocalisation malveillante, la fraude et l’usurpation de numéro de mobile, les tentatives pour récupérer les données stockées sur le téléphone.
Qu’en est-il de votre réseau ?
C’est le second pilier de notre offre. Nous opérons notre propre cœur de réseau mais nous avons également des accords d’itinérance (roaming) avec 734 opérateurs de réseaux mobiles 2G, 3G, 4G LTE et 5G dans le monde – sur environ un millier. Nous sommes donc un opérateur de connectivité globale résiliente qui assure une continuité opérationnelle des communications mobiles sécurisées. Et ce, de manière transparente. Dans ce contexte, nous protégeons nos abonnés contre les vulnérabilités intrinsèques aux réseaux cellulaires. Enfin, ajoutons qu’avec notre portail Selfcare, les administrateurs de flottes de smartphones et d’IoT disposent d’une interface pour surveiller en temps réel toutes les alertes d’attaque, établir les règles de réaction face aux attaques et mettre en place des contre-mesures. Précisons aussi que les télécommunications sont cryptées grâce à la carte SIM.
A quelles catégories de clients vous adressez-vous ?
Nous avons déjà quelques milliers de cartes SIM en circulation. Nous ciblons en priorité les institutions gouvernementales. Puis toutes les entreprises ayant des communications mobiles sensibles, dont les journaux et médias, le secteur banque et finance ainsi que les installations industrielles ayant des IoT critiques.
Propos recueillis par Erick Haehnsen
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