Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Faire participer les salariés au processus d’innovation

Partant du principe que les opérateurs sont experts dans leur domaine, FM Logistic les invite à sélectionner et évaluer les prototypes innovants susceptibles d’améliorer leurs conditions de travail. Un moteur clé de motivation !

La motivation est un réel moteur, autant pour l’efficacité du fonctionnement de l’entreprise que pour le bien-être des salariés. Une idée que partage Samya Bellhari-Trahin, ergonome et psychologue du travail chez FM Logistic, un opérateur logistique qui emploie 24 000 salariés dont 6 000 en France. « La motivation porte sur une combinaison de quatre facteurs. A commencer par les leviers organisationnels, comme l’enrichissement du travail des collaborateurs par la polyvalence des tâches, la montée en compétence et le management par la reconnaissance et la considération, explique-t-elle. Viennent ensuite les actions sociales comme, par exemple, la semaine de la QVT avec des séances d’ostéopathie, des distributions de paniers de fruits et légumes, des ateliers de micro-sieste… » Le troisième facteur concerne les actions individuelles telles que les formations pour protéger le capital santé au travail. Enfin, les leviers techniques sont également d’une importance majeure.

Expérimenter des prototypes
« L’idée, c’est de faire participer les collaborateurs à la recherche et à l’évaluation de différentes solutions innovantes pour améliorer leurs conditions de travail, reprend Samya Bellhari-Trahin. A l’heure actuelle, nous testons ainsi un exosquelette cervical de chez Vizo pour les caristes [les conducteurs de chariots élévateurs dans les entrepôts logistiques, NDLR]. » Il faut savoir que lorsqu’un cariste gerbe et dégerbe les palettes avec son chariot élévateur, il lui arrive souvent de positionner la marchandise à 5 m ou 10 m de hauteur sur les racks. Cette action génère en permanence une extension cervicale pour regarder en l’air. Tout l’intérêt de l’exosquelette de Vizo réside donc dans le maintien des vertèbres cervicales de l’opérateur lorsqu’il penche la tête en arrière pour manipuler les charges en hauteur. « Les collaborateurs sont prêts à essayer des prototypes pour leur bien-être. Il y a un côté « geek » qui est excitant car ils testent ce que personne n’avait imaginé auparavant. Ils constatent aussi qu’il s’agit d’un investissement sur leur santé au travail », poursuit l’ergonome.

Un processus d’adhésion par l’expérimentation
Dans un premier temps, après avoir sélectionné la solution innovante de Vizo, dix caristes en ont été équipés pendant une journée. « Nous avons acquis une vingtaine de ces exosquelettes pour les expérimenter avec un suivi très précis. Les collaborateurs font remonter leurs remarques et leurs observations. Pour eux, c’est une manière de s’approprier l’outil. C’est aussi une façon de travailler sur l’accompagnement au changement et de faire adhérer les utilisateurs au projet le plus en amont possible. C’est normal, car ce sont les experts de leur travail, souligne Samya Bellhari-Trahin. Nous devrions généraliser cet outil à hauteur d’un millier. Sur chaque site, nous instaurerons le même type de suivi. »

Erick Haehnsen

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