Ancien gardien de la paix au commissariat d’Aubervilliers (93), Frédéric Biondi a travaillé au Groupe de sécurité de proximité (GSP) puis à la Brigade anti-criminalité d’Aubervilier et de Bastia. « En 2008, j’ai passé un MBA. Puis, j’ai pris la direction générale d’une société phamaceutique suisse et ensuite celle d’un groupe industriel allemand à Singapour », explique-t-il. C’est dans cette ville-Etat qu’il crée en novembre 2016 avec 3 autres cofondateurs la société Eyeprotec qui édite une application mobile de sécurité rassemblant un palette de quatre services.
Sur le modèle de Whatsapp
A commencer par une application d’urgence publique gratuite. « Attaque terroriste, incendie, catastrophe naturelle (inondation, avalanche, tremblement de terre…), l’application permet à l’utilisateur de lancer une alerte simultanément à notre centre d’appel international basé à Singapour ainsi qu’à Toulouse, chez notre partenaire Sud Intervention, lequel travaille pour son propre compte ou celui d’opérateurs comme nous, détaille Frédéric Biondi qui compte en moins de 3 mois près de 5.000 utilisateurs qui ont renseigné leur profil. L’alerte géolocalise l’utilisateur, affiche son profil qu’il aura pris soin de renseigner et permet de communiquer avec le centre d’appels par téléphone ou par messagerie du genre Whatsapp. Elle permet aussi d’envoyer des photos ou des vidéos. » Par ailleurs, Eyeprotec délivre également des informations utiles en continu : l’auteur de l’attentat est en fuite, l’hôpital a besoin de donneurs de sang, les pompiers demandent d’évacuer la zone, qui contacter…
Sauvée de la violence conjugale chez elle
Sur cette base, Eyeprotec fournit un précieux service de tracking des personnes qui risquent de se faire agresser dans la rue (moyennant 28,40 euros par an). « Vous débloquez votre smartphone, vous lancez l’app et gardez le doigt sur l’écran. Ce service intéresse les gens qui n’ont que 300 ou 400 m à parcourir dans une zone critique, poursuit le cofondateur basé à Singapour. Le seul fait de retirer le doigt de l’écran envoie une pré-alerte au bout de 10 secondes. Si la personne rentre son code de sécurité, rien ne se passe. Autrement, on passe en alerte active. C’est-à-dire que l’on essaie d’entrer en communication textuelle avec la personne. Si nous n’obtenons aucune réponse, nous en déduisons qu’elle a besoin d’aide. Nous informons alors les servicesde Police les plus proches. ». La semaine dernière, une femme a activé son application et relâché tout de suite le doigt de l’écran. Une fois contactée par messagerie, elle a écrit qu’elle s’était enfermée dans la salle-de-bains car son mari l’avait frappée et qu’elle ne pouvait pas parler. « Nous avons alors envoyé les forces de l’ordre », souligne Frédéric Biondi.
Des secours collaboratifs
La start-up a également élaboré un service d’assistance à la recherche de personnes disparues (18,90 euros par an). « Grâce à notre réseau d’utilisateurs, nous avons retrouvé en 2 heures une personne disparue depuis 4 jours », se réjouit Frédéric Biondi. Enfin Eyeprotec complète la panoplie de ses services avec l’assistance médicale (18,90 euros par an) : « L’utilisateur saisit les informations médicales portantes que doivent connaître les services de secours lorsqu’il en a besoin. Par exemple, s’il est cardiaque ou allergique à certains médicaments, indique Frédéric Biondi. En cas de crise, ce service permet aussi à d’autres membres utilisateurs proches de porter une première assistance. » Après avoir levé 340.000 euros, les cofondateurs de la start-up sont en discussion pour faire entrer massivement à leur capital des investisseurs en capital-risque. Il leur faudra, cependant, conquérir 100.000 membres gratuits dont 5% seront convertis en payants.
Erick Haehnsen
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