Le bilan de la surveillance des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants, établi chaque année par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), concerne les secteurs de la défense, des activités médicales et vétérinaires, de l’industrie, du nucléaire, de la recherche et de l’enseignement, ainsi que les secteurs concernés par une exposition à la radioactivité naturelle, tant dans les domaines civils que de la défense. « Tout au long de l’année, les travailleurs exposés sont suivis, grâce notamment à des dosimètres, explique Bruno Cessac, expert en radioprotection à l’IRSN. Ces boîtiers sont régulièrement envoyés à des laboratoires qui évaluent les doses d’exposition et les transmettent à une base de données de l’Institut. Chaque année, ces résultats sont compilés pour fournir un bilan. »
Contextualisation. Pour l’année 2013, l’effectif suivi est en légère diminution par rapport à 2012, avec 352.082 travailleurs, alors que les années précédentes avaient été marquées par une augmentation régulière du nombre de travailleurs suivis. Parallèlement, la dose collective mesurée connaît une très légère baisse en 2013 (-0,7%). Mais les résultats ne se déclinent pas de la même façon selon les secteurs. Le rapport fait état d’une baisse des expositions dans l’industrie et la recherche mais une augmentation de 1% dans le domaine médical. « Il faut contextualiser, précise Bruno Cessac. Dans l’industrie nucléaire par exemple, les chiffres dépendent beaucoup des périodes de maintenance. Si un réacteur est à l’arrêt pour maintenance, davantage de personnes seront mises à contribution et l’effectif des travailleurs exposés, de fait, augmentera. »
Mais cette amélioration est bien le résultat des efforts des employeurs et des organismes spécialisés dans le suivi des travailleurs exposés. « Aujourd’hui, on arrive à un équilibre, également dû à l’amélioration de la qualité du retour des laboratoires de dosimétrie et de la bonne traçabilité des informations », ajoute l’expert en radioprotection. Ce bilan positif est donc à confirmer l’année prochaine.
Caroline Albenois
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