Info.expoprotection.com – Combien d’expatriés comptez-vous dans des pays à risques ?
Maurice Dhooge – « Sur nos quelque 120 000 employés, nous comptons environ 1 000 expatriés, de toutes les nationalités, dont une centaine environ dans des pays à risques. A ce chiffre s’ajoutent les 500 à 800 salariés du groupe qui voyagent chaque jour en mission dans des pays à risques. »
Info.expoprotection.com – Comment organisez-vous leur sécurité ?
Maurice Dhooge – « Notre direction sécurité corporate compte six personnes. Et nous avons aussi un correspondant dans chaque pays, soit le patron pays, soit le responsable RH, soit, dans bientôt huit pays, un responsable sécurité. Notre première mission est de classifier les risques propres à chaque pays, afin que chaque expatrié, collaborateur local ou voyageur puisse, d’un clic sur notre intranet, connaître la situation et les précautions à prendre. Pour ce faire, nous travaillons en interne, mais nous faisons aussi appel aux services d’une société spécialisée, en l’occurrence Control Risk Group. Nous croisons ces informations avec celles du ministère des Affaires étrangères et, enfin, nous échangeons chaque mois notre vision avec celle de Cindex, un club interentreprises pour l’expatriation. Quand un pays est à risques (classé orange ou rouge), nous organisons des actions de protection. »
Info.expoprotection.com – Quelles méthodes utilisez-vous pour protéger votre personnel ?
Maurice Dhooge – « Tout d’abord, nous limitons le nombre d’expatriés pour privilégier les collaborateurs locaux. Ainsi, le président de Schneider Electric Pakistan est pakistanais. Ce choix s’explique largement par les questions de sécurité. Lorsque, malgré tout, nous envoyons des personnels expatriés, nous commençons par les former. Nous faisons appel à des prestataires extérieurs, comme Anticip ou Gallice. Les risques que nous redoutons le plus sont la criminalité ordinaire. Au Brésil, par exemple, il est fréquent d’être agressé pour être volé. »
Info.expoprotection.com – Etes-vous confronté au risque de kidnapping ?
Maurice Dhooge – « Oui, c’est malheureusement un business qui s’est démocratisé et que nous redoutons. Nous formons certains collaborateurs pour qu’ils sachent comment se comporter dans ces situations. Dès la survenance d’un événement grave, nous déclenchons notre centre de coordination d’urgence (SEECC). Nous avons aussi un contrat avec International SOS, qui propose une assistance médicale et sécurité partout dans le monde 24 heures sur 24. »
Info.expoprotection.com – Jusqu’à quel point faut-il se protéger ?
Maurice Dhooge – « Schneider Electric a une posture plutôt “low profile”. Ses activités ne sont pas très sensibles et la société est souvent implantée de longue date dans les pays. Ceci nous permet d’être un peu moins “bunkerisés” que d’autres. De plus, avec notre fondation, nous développons des actions sociales, qui permettent à Schneider Electric de se faire mieux apprécier. Au Nigeria, par exemple, Schneider Electric a électrifié un village. »
© Catherine Bernard/ Agence TCA-Innov24
Interview de Maurice Dhooge, directeur sécurité de Schneider Electric.
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