D’après le 11ème baromètre de l’Ifop, la moitié des Français se sentent épuisés par leur travail. La raison ? L’institut estime qu’avec l’uberisation et l’intensification du travail, les entreprises en demandent trop à leurs employés qui peinent à déconnecter le soir ou le week-end.
Intensification du travail, ubérisation, difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle, surinvestissement personnel… les Français sont sous pression et leur état de santé se dégrade. En témoignent les chiffres du 11ème baromètre Santé et qualité de vie au travail de l’Ifop : 50 % des salariés se disent épuisés. Réalisée pour le compte du groupe de protection sociale Malakoff Médéric Humanis, cette vaste enquête a récolté les témoignages de plus de 4 500 salariés du privé. D’ailleurs, il semblerait que ce soient les jeunes Millennials qui accusent le plus le coup…
Travailler plus et plus vite
En toile de fond, 46% des interrogés estiment que le rythme de travail s’accélère. Et ce, de manière significative au cours des douze derniers mois. « Il y a des tensions sur les ressources pour atteindre les objectifs », confie au Parisien Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation chez Malakoff Médéric Humanis qui y voit un rapport avec le fait que l’activité s’est intensifiée dans 30 % des entreprises.
50% des sondés en proie à l’épuisement
Pour accuser le coup, 78 % estime que leur travail nécessite « de longues périodes de concentration », 70 % qu’il nécessite « de travailler très vite ou très intensément ». Conséquence, c’est non pas de la fatigue mais de l’épuisement qui s’instaure. Un terme fort qu’emploient la moitié des sondés pour décrire leur état de santé, soit quatre points de plus qu’il y a un an.
Fatigue physique
Ensuite, il y a ceux qui considèrent leur travail comme « physiquement fatigant ». Un chiffre qui a augmenté en seulement un an de 6 à 8 points en un an dans les métiers du BTP, de l’industrie, des services. Et de 10 points parmi les moins de 30 ans. Parmi les causes, Anne-Sophie Godon évoque « une intensification du travail dans certains secteurs comme les services, la logistique, la livraison à domicile, les centres d’appels… où les tâches sont répétitives. »
Workoholic ?
L’éreintement s’explique aussi avec la difficulté de concilier vie personnelle et vie professionnelle. 38 % du panel reconnaît de plus en plus travailler à la maison. Et le boulot déborde des plages horaires : la moitié consulte des mails professionnels le soir et le week-end tandis que 60 % restent joignables même pendant les vacances. Parmi les personnes qui ont le plus de mal à jongler entre la vie professionnelle et privée, les moins de 30 ans sont majoritaires (41%).
Mieux penser les horaires
Parmi les solutions que plébiscitent le plus les sondés, 47% évoquent un assouplissement des horaires de travail, avec par exemple la mise en place du télétravail (25%) ou tout bonnement la réduction du temps de travail (31%). Il s’agirait également de fixer des objectifs en adéquation avec les moyens en personnel (26 %).
Ségolène Kahn
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