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Sûreté et sécurité

Embarquement TGV : la SNCF teste les prototypes de ses prochains dispositifs antifraude

Jusqu'au 31 mars, la SNCF met en concurrence en gares de Paris-Montparnasse et Marseille-Saint-Charles, quatre constructeurs (IER, Scheidt & Bachmann, Thales et Xerox) qui vont tester leurs barrières antifraude. Le gagnant déploiera ses systèmes dans d'autres gares TGV à l'horizon 2017.

Du 11 janvier au 31 mars, la SNCF investit 2 millions d’euros pour tester 4 dispositifs d’auto-validation des billets par les voyageurs eux-mêmes en gares de Paris-Montparnasse et Marseille-Saint-Charles. Pendant 81 jours, l’opérateur ferroviaire va étudier le comportement des installations d’IER, Scheidt & Bachmann, Thales et Xerox. A l’issue du test, le gagnant remportera un marché pour équiper au moins 15 gares TGV. Pour la SNCF, l’objectif est double : d’une part, il s’agit bien sûr de renforcer la lutte contre les voyageurs qui prennent le train sans billet et d’améliorer la sérénité du voyage en TGV.

Fraude : un enjeu à 300 millions par an. Concernant la fraude, il faut savoir que, chaque année, ce fléau occasionne, pour la SNCF, une perte sèche de 300 millions d’euros – dont 200 millions pour les seules lignes TGV. A cela, ajoutons que « la fraude occupe 70% à 90% du temps du personnel de bord », calcule Antoine de Rocquigny, directeur des opérations et du service aux clients de la SNCF. Il n’est pas question de faire disparaître les contrôleurs pour autant. Un contrôleur devra tout de même vérifier si les différentes réductions des usagers sont valides ou non. » Par ailleurs, selon une enquête Ifop d’août 2015, 88% des Français sont favorables à un contrôle des billets avant la montée dans le train. Et, concernant la  »sérénité » des voyageurs qui prennent le TGV, la SNCF rapporte que 80% des incivilités sont le fait de voyageurs qui n’ont pas de titre de transport… Avec ses barrières, la SNCF a bon espoir de rentrer dans ses frais. Et le nouveau procédé s’inscrit dans une démarche de lutte contre la fraude entamée en 2012 avec un dispositif embarquement TGV qui comporte des agents. Sur certaines lignes affichant des taux de fraude important, ceux-ci scannent les billets à l’entrée du quai ou à la porte des TGV. Cette première expérimentation a porté ses fruits puisque le taux de fraude a baissé, en moyenne, de 25% lorsque l’opération de contrôle est réalisée sur une journée complète.

Accès mains libres. Précisons que les nouvelles  »portes d’embarquement » en test se différencient des portiques de sécurité qui sont installés sur le quai du Thalys en gare du Nord. Leur rôle se cantonnent simplement à ne réserver l’accès au train qu’aux seuls voyageurs munis d’un titre de transport valable. Lequel doit être validé grâce à des lecteurs sans contact. Ce qui n’a rien de trivial car les billets se présentent sous plusieurs formes : billet classique, e-billet imprimé ou billet électronique sur un smartphone. Notons également que les procédés en compétition doivent offrir une certaine fluidité dans l’accès au quai pour ne pas gêner l’embarquement des clients. A partir de là, les prototypes affichent des propositions assez différenciées. Cependant, deux écoles se dégagent. A Paris, IER et Thalès laissent des files de passage ouvertes, affichant ainsi une sensation de fluidité. A la différence de Scheidt&Bachmann et de Xerox qui, avec leurs portillons en verre transparent, mettent l’accent sur le filtrage.

Erick Haehnsen

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