Clignements des paupières qui se font lourdes, bâillements, écarquillements, micro-chutes de tête… sont autant de signes avant-coureurs de l’endormissement. Alors que la somnolence au volant s’avère être la première cause d’accident sur l’autoroute, une start-up, Ellcie Healthy vient de développer en partenariat avec le distributeur de lunettes Optic 2000 une monture intelligente qui prévient l’endormissement au volant. Pour cette innovation, le duo a été récompensé, Mardi 13 février 2018, lors de la 2ème édition de la remise du « Prix innovation sécurité routière » décerné par la délégation de la sécurité routière, dans la catégorie Équipements de prévention routière. Cette monture connectée va faire ses premiers pas dans les 1.200 magasins Optic 2000 à partir d’avril 2018.
Une série de détecteurs de la somnolence
Pour détecter les signes précurseurs de l’endormissement, la monture est dotée de différents capteurs (à infrarouge, accéléromètre, gyroscope) capables d’identifier ces paramètres caractéristiques. À cela s’ajoute un capteur de température de l’air ambiant chargé de détecter si l’atmosphère est propice à l’assoupissement.
L’ensemble de ces données recueillies sont collectées et analysées pour déterminer le niveau de somnolence du conducteur et son niveau d’urgence. Dès les premiers signes d’endormissement, la monture alerte le conducteur ou les passagers du véhicule soit par le clignotement de LED rouge ou par un « buzzer sonore ». Autre moyen, une sonnerie peut également retentir sur le smartphone des accompagnants si la monture est reliée.
Pour cela, la monture fonctionne soit de manière autonome, soit via une app, Driver by Ellcie-Healthy, destinée à stocker sur le Cloud des informations sur le conducteur tel que le temps de pause, sa géolocalisation, ou encore la durée du port de la monture. Autant d’informations qui permettent au conducteur d’en savoir plus sur sa capacité à s’endormir.
Une innovation réalisée grâce à de nombreux organismes de recherche
Il faut savoir que la conception de cette monture a suscité l’intervention de nombreux acteurs et notamment de la communauté scientifique. À commencer par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) qui a apporté sa pierre à l’édifice en développant les algorithmes mathématiques. Mais aussi le laboratoire d’électroniques, antennes et télécommunications (Leat) de Sophia-Antipolis pour les problématiques électroniques, le laboratoire motricité humaine éducation sport santé (Lamhess) de Nice pour les tests de fiabilité et répétitivité des capteurs, ou encore le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Paris pour les études relatives à l’endormissement et à l’observation des clignements des yeux. Enfin, tous les tests ont été réalisés sur les simulateurs de conduite Ediser.
Ségolène Kahn
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