Le temps n'est pas au beau fixe dans nos entreprises tricolores. Outre les réflexions à caractère sexiste, nombreux sont les employés qui se sentent discriminés par leurs convictions religieuses ou politiques ou encore par leur âge. De fait, rares sont celles et ceux qui osent défendre leurs collègues.
Climat délétère, couleur de peau, sexe, âge, religion, convictions politiques… les facteurs susceptibles de plomber l’ambiance au travail ne manquent pas. Pour s’en donner une idée plus précise, Cegos, l’organisme de formation professionnelle, vient de réaliser un baromètre intitulé « État des lieux des discriminations et des politiques diversité en entreprises ». Avec 1 046 salariés et 181 DRH interrogés, cette enquête met en lumière les différents critères discriminants en entreprise et la perception des employés qui, rappelons-le, sont plus d’un tiers (33%) à estimer être potentiellement victimes de critères défavorisants. Détails.
De nombreux critères discriminants
Étonnamment, le premier élément qui dégrade l’ambiance de travail porte sur « les convictions politiques et syndicales très marquées » de leurs collègues, pour 35% des salariés et 45% des DRH. Et ce, même devant les réflexions à caractère sexiste (respectivement 46 % et 31 %) et les allusions sexuelles (35 % pour les DRH, 24 % pour les salariés). S’ensuivent l’importance accordée au physique (31% des salariés et 29% des DRH) ainsi que celle accordée au diplôme, les remarques liées à l’âge (32 % des DRH, 23 % des salariés) et le port de signes religieux (34 % des DRH et 22 % des salariés).
Des différences générationnelles
Autre point important, la perception de la discrimination diverge selon l’âge des salariés. Pour les jeunes, ce sont plutôt les réflexions à caractère sexiste qui les incommodent : surtout en ce qui concerne les moins de 31 ans (37 % des DRH et 31 % des salariés), alors que les plus de 50 ans y semblent moins sensibles (25 % et 18 %). De fait, plus globalement, les jeunes se sentent plus concernés (38 %) par la discrimination que les plus de 50 ans (23 %), les femmes (38 %) davantage que les hommes (28 %), et les managers (40 %) plus que les non-managers (28 %).
Peu de solidarité
Dès lors, une question s’impose : face à un employé victime d’une situation discriminante, comment ses collègues réagissent-ils ? Apparemment mal… Si chaque interrogé se souvient d’avoir été témoin d’au moins quatre actes défavorisants au cours de sa carrière, il n’empêche que le niveau d’entraide est resté globalement peu satisfaisant. Face à une telle situation, 13% des sondés avouent s’en être détournés, au motif de s’être sentis mal à l’aise. De même, seuls 19% ont eu le réflexe d’alerter le manager ou la DRH. Il reste du progrès à faire…
Ségolène Kahn
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