En matière de prévention du risque incendie, la création d’un scénario de désenfumage est incontournable. Lorsque l'incendie se déclenche, on peut faire appel à des méthodes de désenfumage naturel ou mécanique. Cela permet notamment d'évacuer les fumées, pour faciliter l'intervention des secours.
À travers cet article, nous vous proposons de mieux connaître ces deux méthodes utilisées et leurs propriétés. Vous pourrez ainsi savoir la quelle privilégier, pour assurer la sécurité d’un lieu et des personnes qui l’occupent.
Qu’est-ce qu’un système de désenfumage et à quoi sert-il ?
Qu’est-ce qu’un système de désenfumage ?
Le désenfumage est une étape clé dans la gestion des incendies. Il permet d’évacuer les fumées produites par le feu à l’intérieur d’un bâtiment. On distingue deux méthodes principales, qui sont le désenfumage naturel et le désenfumage mécanique. Vous avez peut-être aussi entendu parler du désenfumage pneumatique.
Le désenfumage peut être accompagné par d’autres méthodes, comme la mise en place d’un écran de cantonnement, qui permet d’éviter l’écoulement latéral des fumées et des gaz de combustion.
Quel est le but du désenfumage ?
Il poursuit plusieurs buts. Il peut notamment servir à :
- Faciliter l’évacuation des personnes présentes dans le bâtiment
- Simplifier l’accès et l’intervention des pompiers
- Éviter la concentration de gaz et de fumée
- Limiter la propagation de l’incendie au sein du bâtiment
Une action rapide, grâce à une méthode de désenfumage efficace peut ainsi permettre de limiter les dégâts et les risques pour les personnes.
Quels sont les 3 principes de désenfumage ?
Naturel
Le désenfumage naturel consiste en un renouvellement de l’air d’un bâtiment, sans que celui-ci soit forcé. De façon très simple, l’air vicié est évacué grâce à des évacuations.
L’évacuation d’air entraîne une dépression dans le bâtiment, qui permet de faire entrer l’air frais par des ouvertures, sans système mécanique. Pour évacuer les fumées via un désenfumage naturel, on peut utiliser :
- Des ouvrants en façade, qui peuvent être très discrets
- Des exutoires au niveau de la toiture, appelés DENFC pour désenfumage naturel de fumées de chaleur
Pour faire rentrer de l’air frais, on peut miser sur :
- Des ouvrants en façade
- L’ouverture des portes de locaux
- Des bouches d’aération
Pour assurer la bonne évacuation des fumées, l’installation d’un désenfumage naturel nécessite une connaissance précise des flux d’air.
En d’autres termes, l’élaboration d’une stratégie de sécurité incendie par le désenfumage naturel ne s’improvise pas et se base sur ce qu’on appelle le calcul de désenfumage.
Par ailleurs, elle se réserve généralement aux grands locaux accessibles au public, comme les centres commerciaux.
Mécanique
Le système de désenfumage mécanique permet lui aussi de faire sortir la fumée par des évacuations prévues à cet effet. À la différence du désenfumage naturel, l’extraction est mécanique, c’est-à-dire forcée par un système de ventilation.
Pour ce qui est de l’entrée d’air frais, on distingue deux types d’installations de désenfumage :
- Les amenées d’air peuvent être mécaniques, et fonctionner elles aussi grâce à un système de ventilation.
- Elles peuvent aussi être naturelles. Grâce au système d’extraction mécanique, on va faire sortir la fumée du bâtiment. La dépression créée dans ce dernier va permettre d’attirer naturellement de l’air frais à l’intérieur par des ouvertures. On parle alors de désenfumage naturel mécanique, puisque les deux méthodes sont en quelques sortes associées.
Pneumatique
C’est un autre type de désenfumage naturel. Il s’agit tout simplement d’un système qui vous permet de déclencher l’ouverture des arrivées d’air frais et des évacuations de fumée. Si certains systèmes sont commandables à distance, d’autres doivent être actionnés manuellement.
Quelles sont les normes en vigueur en matière de désenfumage ?
Comment est réglementé le désenfumage dans les bâtiments ?
Il existe des règles de sécurité relatives au désenfumage des locaux de travail. Le code du travail énumère la liste des locaux concernés par l’obligation d’installation d’un système de désenfumage (art R 4216-13 à R 4216-17, art R4216-29 complétés par l’arrêté du 5 août 1992 et la circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995).
Vous y trouverez aussi le dimensionnement à prévoir en fonction de la taille du bâtiment. La surface de l’exutoire de désenfumage est proportionnelle à la surface du bâtiment. En général, elle doit au moins être égale à 1/100e de la surface du local, avec un minimum de 1m2.
Cela signifie que pour un bâtiment de 10000m2, la surface minimum d’exutoire de désenfumage sera de 100m2. Elle dépend aussi du nombre de personnes pouvant être accueillies, ou encore du type d’activité qui y est pratiqué.
Quels sont les risques liés à un désenfumage mal effectué ?
En premier lieu, les personnes présentes au moment du déclenchement de l’incendie peuvent être impactées par un désenfumage mal effectué. En effet, l’accumulation de monoxyde de carbone peut entraîner des intoxications. Une exposition peut entraîner un empoisonnement, une perte de conscience, des difficultés respiratoires, et même la mort.
L’accumulation des fumées peut en outre gêner l’avancée des pompiers. En effet, cette dernière peut avoir pour conséquence un manque de visibilité, et donc un manque de réactivité des secours.
Pour finir, la gestion de l’évacuation des fumées a aussi pour but de limiter la propagation de l’incendie et ainsi limiter les dégâts et protéger le bâti. Il y a donc plus de risques de dégâts matériels, avec un système de désenfumage inadapté.
Maintenir un système de désenfumage
Un système de désenfumage qui fonctionne bien est un système dont la maintenance est assurée régulièrement. Cette dernière doit avoir lieu chaque année. Elle comprend :
- Un contrôle du fonctionnement des différents équipements
- Des vérifications concernant l’état du matériel
- Un sondage de l’étanchéité des conduits
- La vérification de la cohérence entre les moyens de désenfumage et les caractéristiques du bâtiment.
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