L’Internet des Objets (IoT) n’en a pas fini d’exprimer tout son potentiel ! En témoigne Ama, une start-up rennaise qui se positionne sur le marché de la télé-assistance avec des lunettes connectées. Baptisé Xpert Eye Mobility, son kit mobile relié à un logiciel sur smartphone dédié est chargé de transmettre la vision du secouriste à un médecin expert afin de l’assister durant son opération. Le principe est simple, le kit se glisse dans la poche ou se fixe sur le bras. Relié à une paire de lunettes connectées, il permet de communiquer de façon interactive tout en gardant les mains libres.
Après plusieurs mois de développement, la start-up vient d’annoncer la commercialisation de cette solution de télé-assistance mains-libres. Dans le milieu de la télémédecine, de la chirurgie ou de l’urgence, l’on se réjouit déjà. « Je suis convaincu qu‘il s’agit d’une vraie révolution dans la pratique de la médecine. On est à un vrai tournant dans les usages de la télémédecine », confie le docteur Jean-Paul Lembelembe, gériatre à la clinique des Augustines à Malestroit (56). En effet, il faut savoir que, à l’origine, cette solution avait été développée sur ordinateur, avec son grand frère, le Expert Eye pour la télémédecine. Forte d’un succès notable, la start-up a été sollicitée par de nouveaux secteurs, notamment ceux de l’industrie, de l’énergie et des interventions de secours afin de plancher sur leurs attentes. C’est ainsi que ses ingénieurs et développeurs ont décidé de l’intégrer à un téléphone portable. Avec en prime, la possibilité de zoomer sur une zone, de partager des images ainsi que des conversations textuelles, audio et même vidéo. Qui plus est, le système permet aussi d’annoter en temps réel les photos qui ont été prises.
Bien sûr, c’est le milieu du secourisme qui sera le premier bénéficiaire de cette innovation. Notamment, en cas de catastrophe naturelle, les secouristes pourront plus facilement dresser un premier état des lieux. Par ailleurs, l’entreprise compte bien étendre ses compétences à de nouveaux domaines. En témoigne sa présence remarquée sur le salon Laval Virtual qui s’est déroulé en mars dernier et durant lequel, la start-up bretonne a montré comment la réalité virtuelle et augmentée pouvait modifier les usages et la manière de travailler dans le BTP. Ce qui lui a d’ailleurs valu de figurer parmi les 10 entreprises dans le monde à obtenir la certification »Glass Partner » de Google Glass.
Enfin, la start-up s’intéresse également aux secteurs de l’assurance et des certifications. Lesquels pourraient ainsi réaliser des diagnostics en temps réel chez les clients. De quoi faire l’économie des coûts de déplacements des experts. Pour nourrir ces ambitions élevées, la jeune entreprise vient de créer une nouvelle filiale à Boston (Massachusetts) où il est d’ores et déjà prévu de développer sa solution See what I see aux Etats-Unis et en Europe.
Ségolène Kahn
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