Avec ses véhicules autonomes, le français Soben participe à une expérimentation dans les rues de Montpellier menée avec La Poste et un transporteur spécialisé dans la livraison frigorifique. Ce qui leur permettra de mesurer notamment l’intérêt des livraisons en milieu urbain avec des véhicules autonomes et leur impact sur les conditions de travail.
La pénurie de main d’œuvre touche tous les secteurs. À commencer par celui des conducteurs-livreurs. En cause, la pénibilité des tâches et les risques d’accident du travail. Des problématiques auxquelles s’adressent les robots autonomes de livraison. À l’instar des TwinswHeel du français Soben.
Une cinquantaine de robots déjà vendus
Cette PME de 28 personnes installée près de Cahors (Lot) a créé des robots autonomes mobiles afin de répondre à ses besoins internes sachant qu’elle produit à l’origine des pièces pour l’automobile, l’aéronautique et le militaire. Depuis 2015, date de leur commercialisation, elle en a vendu une cinquantaine.
Port de charges allant de 50 à 300 kilos
La dernière génération de TwinswHeel offre un double avantage. D’abord, elle sait suivre un livreur à pied tout en transportant des charges lourdes allant de 50 à 300 kilos selon les modèles. Ensuite, elle est capable de circuler en mode autonome dans une ville en suivant des routes virtuelles. De quoi intéresser les entreprises de transport et de logistique. Notamment La Poste et Stef, une entreprise qui livre des produits frais. Ces deux transporteurs ont démarré depuis septembre dernier une expérimentation dans les rues de Montpellier (Hérault) avec les robots de Soben.
Expérimentation sur 36 mois
Financée par le plan France Relance dans le cadre du projet SAM (Sécurité et acceptabilité de la conduite et de la mobilité autonome), l’expérimentation Sam-Carreta va se dérouler sur une durée de 36 mois. L’enjeu étant de mesurer la pertinence de deux droïdes qui ont pour mission de ravitailler des professionnels de la livraison urbaine durant leur tournée. Et ce, grâce à leur caisse mobile et interchangeable.
Faible emprise au sol
Dans le cas de Le Poste, le postier distribue aux bureaux de postes les colis que le robot va chercher au centre de tri. Idem pour le transporteur Stef qui achemine des produits alimentaires frais entre son hub de logistique urbaine et les restaurants, bars ou boutiques. « Dans les deux cas, le robot achemine seul les caisses mobiles jusqu’au livreur qui les remet à ses destinataires », résume Vincent Talon, ingénieur spécialisé en intelligence artificielle. Concrètement, le robot a une très faible emprise au sol (1,80 m de longueur, 0,80 m de large et 1,75 m de hauteur).
Vitesse de 6 km/h
Dépourvu de cabine, le droïde circule à la vitesse de 6 km/h et offre une autonomie de 15 à 20 km grâce à ses batteries Lithium-ion. Côté sécurité, ce robot est équipé de puissants capteurs (lidars, caméra 3D, etc). « Concrètement, lorsqu’il détecte un obstacle, le robot s’arrête et contourne l’obstacle », explique le dirigeant qui s’est donné pour objectif de vendre d’ici cinq ans 4 000 robots en Europe à horizon 2026. Il a bon espoir sachant que, en France, un décret publié cet été autorisera les véhicules équipés de système à délégation de conduite ainsi que les systèmes de transport routier automatisé à rouler sur les routes dès septembre 2022.
Eliane Kan
Commentez