Démocratiser le désamiantage en facilitant les petites opérations, tel est le défi que s’est lancé la société Secur’Amiante. Créée fin 2013, cette jeune pousse développe des caissons de confinement de petites tailles afin d’éviter de confiner toute une pièce et d’évacuer les salariés présents. « Typiquement, nos solutions sont utilisées par les désamianteurs pour réparer une dalle ou retirer des joints de carrelage, des colles, des peintures et même des enduits amiantés sur de petites surfaces », explique Bertrand Desille, gérant de cette société basée à Argentré, près de Rennes (Ille-et-Vilaine).
Filtration absolue
Une première génération de caissons (60 cm x 60 cm x 50 cm) en plexiglas a été réalisée dans le cadre d’un appel à projets du Plan recherche et développement amiante (PRDA). Cette structure rigide comporte deux gants à manche pour tenir des outils dans l’espace de confinement. « On y utilise de petits piqueurs, des meuleuses, des ponceuses, des marteaux ou des burins… », reprend Bertrand Desille. Le caisson embarque également une prise électrique pour alimenter les outils électroportatifs. Pour fonctionner correctement, le caisson doit être mis en dépression et en renouvellement d’air en le raccordant à un aspirateur à très haute efficacité (THE). Lequel est équipé de filtres à particules aériennes à haute efficacité [High Efficiency Particulate Air (HEPA)] de niveau H 13 selon les classifications définies par la norme NF EN 1822-1 de janvier 2010. Qui plus est, le renouvellement d’air est de 750 volumes par heure. Un taux largement supérieur aux exigences de l’arrêté du 8 avril 2013 relatif aux règles techniques, aux mesures de prévention et aux moyens de protection collective à mettre en œuvre par les entreprises lors d’opérations comportant un risque d’exposition à l’amiante.
Une notice technique de 40 pages
Mise en dépression et renouvellement d’air sont assurés par un aspirateur spécialisé amiante doté de filtres qui doivent subir un traitement en aval. Côté pratique, deux ouvertures latérales ont été prévues afin d’évacuer les déchets dans des sacs plastiques reliés de façon étanche au caisson. Il en va de même pour les outils électroportatifs que l’on place dans des doubles sacs à déchets jusqu’à ce qu’ils soient réutilisés dans le caisson. « Chaque chantier de désamiantage doit faire l’objet d’une demande d’autorisation. Afin de faciliter cette démarche pour les désamianteurs, nous avons élaboré une notice technique de 40 pages qui leur sert de base dans la description de leur mode opératoire », poursuit Bertrand Desille qui, après une quarantaine de ventes test, s’attaque à son vrai plan de commercialisation.
Deux nouveaux prototypes
Pas question d’en rester là ! Secur’Amiante vient de réaliser des prototypes de caisson souples plus faciles à manipuler. « Nous avons remplacé le plexiglas par des bâches souples » précise le gérant. Très léger (moins de 2 kg), le premier prototype est une structure gonflable. Quant au second, il se monte avec une structure métallique à la manière d’une tente de camping.
Un nettoyage après-chantier qui ne laisse rien au hasard
« Une fois les travaux de désamiantage effectués, on aspire le caisson. On passe la main gantée et l’aspirateur partout dans le caisson de confinement afin de récolter la moindre fibre d’amiante. Vient ensuite le nettoyage à l’aide d’une lingette humide qui sera mise elle aussi dans un sac à déchets. Une fois le nettoyage réalisé, nous laissons l’aspirateur tourner encore quelques minutes pour garantir un bon renouvellement d’air, précise Bertrand Desille. C’est alors que nous pouvons soulever le caisson et le repositionner sur son socle avant de le refermer. Il sera ensuite lavé dans un système qui récupère les filtres de désamiantage. »
Erick Haehnsen
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