La sénatrice écologiste Esther Benbassa et la sénatrice Les Républicains Catherine Troendlé rendent publiques, ce 22 février, les premières conclusions de la mission d’information qui leur a été confiée sur le désendoctrinement, le désembrigadement et la réinsertion des jihadistes en France et en Europe. Une mission sur laquelle elles travaillent depuis le printemps 2016. Depuis près d’un an, elles ont étudié les dispositifs mis en place par le gouvernement français pour lutter contre la radicalisation. Ainsi ont-elles auditionné des ministres, des préfets et des chercheurs ainsi que de nombreuses associations. Leur premier constat est celui d’un échec relatif des dispositifs adoptés.
Manque de personnels compétents
Pour l’instant, il ne s’agit que d’un rapport d’étape qui n’est pas définitif, prévient la sénatrice écologiste du Val-de-Marne, Esther Benbassa, qui est également une universitaire franco-turco-israélienne, spécialiste de l’histoire du peuple juif et de l’histoire des minorités. Cependant, la parlementaire dresse un premier constat d’échec : « On a découvert des choses auxquelles on ne s’attendait pas, concède-t-elle. On a pu constater que toutes les associations de déradicalisation et de désendoctrinement n’étaient pas à la hauteur. » La sénatrice du Val-de-Marne estime ainsi que le gouvernement est allé trop vite en besogne lorsqu’il a commencé à s’attaquer au problème de la radicalisation dès 2014. A l’époque, l’objectif consistait surtout à rassurer la population face aux attentats. Ensuite, tout s’est accéléré dès 2015. Or il n’y avait en réalité pas assez de personnels compétents parmi les associations.
Un centre de déradicalisation qui tourne à vide
La sénatrice EELV va même plus loin en affirmant : « On a fait un peu dans l’amateurisme. » Pour autant, elle ne veut pas blâmer les autorités, qui ont fait comme elles ont pu, face à ce phénomène de radicalisation si complexe. Parmi les principaux échecs que relève la rapporteure de la mission d’information sur le désembrigadement et la réinsertion des jihadistes : le centre de Pontourny, en Touraine, créé en septembre 2016, qui était censé servir de modèle de désendoctrinement, avec des pensionnaires volontaires. Problème : aujourd’hui, il tourne déjà à vide.
Erick Haehnsen
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