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Le cabinet de conseil et de soutien psychologique Icas dévoile une étude qui révèle une dégradation inquiétante de la situation mentale des salariés depuis la crise du Covid-19.
Augmentation de la charge de travail, stress, manque de visibilité, aggravation des addictions, sentiment d’isolement, souffrance au travail… Les effets négatifs de la pandémie sur la psychologie des salariés n’est plus à discuter. Parmi les nombreuses études qui ont été réalisées à ce sujet, c’est au tour du cabinet de conseil et de soutien psychologique Icas de révéler ses chiffres. Spécialisé dans les services de programme d’aide et de soutien aux employés (EAP), ce cabinet a réalisé son étude sur la base des informations retenues par son activité.
L’étude d’Icas constate une augmentation de 41% de l’anxiété chez les employés.
© Ante Hamersmit / Unsplash
Des consultations en augmentation de 60 %
Premier constat, la situation mentale des salariés se dégrade. « Le nombre de cas graves nécessitant des séances de conseil personnel avec un psychologue a augmenté de 60 % au premier semestre 2021 par rapport à la même période de l’année précédente », indique Icas dans son enquête. Il faut dire que les enquêteurs notent également une forte augmentation du stress lié au travail liés à la charge de travail : « Ces affaires ont connu une augmentation impressionnante de 105 % par rapport à la même période de l’année dernière. Les cas d’employés se plaignant de stress lié au travail ont augmenté de 32 % et les cas d’épuisement professionnel ont également augmenté de 63 % », détaille l’étude.
La difficulté à gérer les horaires de télétravail
Pour expliquer cette augmentation de la charge de travail, les enquêteurs citent un allongement « inconscient » des horaires de travail, dû au fait qu’il est souvent difficile pour les collaborateurs de gérer leur temps de travail à domicile. « Les employés sont désormais responsables de l’ensemble de la structure de leur journée de travail, ce qui était auparavant beaucoup plus déterminé par les relations avec les collègues et les processus dans l’entreprise. » De même, Icas cite une étude de LinkedIn qui observe que 20 % des personnes interrogées se sentent obligées de répondre à leurs mails plus rapidement qu’auparavant.
Des managers débordés
Autre observation, les enquêteurs remarquent que la proportion de consultations managériales a baissé de moitié sur la période observée entre 2020 et 2021. « Cette évolution suggère que les managers étaient moins à même de ressentir l’état de santé mentale des employés en raison de la distance et ont donc négligé l’accroissement des charges », souligne l’étude. Autre raison évoquée, la surcharge de travail des managers eux-mêmes aurait occulté le temps à consacrer à leurs équipes.
Aggravation des addictions
Outre les problèmes au sein des entreprises, la pandémie a également impacté la qualité de vie des employés. Parmi les facteurs qui se sont aggravés, figurent les problèmes relationnels avec une augmentation de 22 % par rapport à la même période de l’année dernière. Plus grave, les problèmes de dépendance à l’alcool, aux drogues ou encore aux jeux d’argent ont également augmenté de 18 %. « Nous avons enregistré une augmentation particulièrement forte des cas liés à la dépression et à l’anxiété, qui étaient 41 % plus élevés au premier semestre 2021 qu’au cours des six premiers mois de 2020. Plus la pandémie dure, plus ces cas augmentent à la fois en fréquence et en gravité ».
Instaurer le dialogue
Face à cela, Icas rappelle l’importance du rôle du manager et du dirigeant et les appelle à faire preuve de vigilance en « cherchant le dialogue avec l’employé, sans pour autant mélanger les niveaux professionnel et personnel ». Un « numéro de funambule » qui réclame de maîtriser certains outils psychologiques pour gagner la confiance des salariés. D’où l’importance d’un programme d’EAP pour aider l’entreprise à faire face aux difficultés des salariés.
Ségolène Kahn
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