Ce dispositif fourni par Axon permet de sécuriser les missions des agents qui doivent faire régner l’ordre dans les gares. Au bout de presque un an, ces caméras ont permis de réaliser près de 20 000 opérations. Plus de 5 000 vidéos ont ainsi pu être filmées et ont donné lieu à 114 réquisitions.
Insultes, dégradations de l’infrastructure ferroviaire, refus d’obtempérer, agressions physiques…. Les gares françaises ferroviaires et leurs agents subissent environ 130 000 incidents chaque année. Pour y remédier, la SNCF a mis en place en janvier 2020 un système de prévention de la délinquance dans ses gares. Il s’agit des caméras-piéton Body 2 de la marque Axon, que 1 400 agents de sécurité ont testé sur le terrain. En complément, l’entreprise connue pour ses Taser fournit Evidence, une solution de gestion de preuves numériques. Aujourd’hui, la compagnie ferroviaire dresse le bilan de cette expérience.
130 000 incidents par an
Il faut savoir que le service interne de sécurité de la SNCF compte environ 2 800 agents répartis sur l’ensemble de l’Hexagone. Ce qui représente 250 équipes opérationnelles missionnées sur le terrain pour maintenir l’ordre. Une entreprise périlleuse puisque chaque année, les agents font face à 130 000 incidents.
Des missions de sécurité et de prévention
« La Sûreté ferroviaire est chargée de la prévention des faits de délinquance et de la protection des voyageurs. Elle traite essentiellement des infractions relevant du code des transports », indique Christophe Fois, responsable du pôle Sécurité Métier. Ces infractions concernent par exemple les usagers en état d’ivresse, fumant dans des lieux interdits ou encore ayant des comportements injurieux et agressifs. Le responsable cite également les personnes voyageant sans titre de transport, les violences contre les passagers et le personnel. Mais aussi la surveillance du réseau ferroviaire ainsi que la prévention des dégradations. Notamment les vols de métaux comme le cuivre.
Une autonomie de 8 heures
D’où l’intérêt d’une solution comme les caméras-piéton qui, outre l’effet dissuasif qu’elles opèrent sur les délinquants, font office de preuve. « Les atouts clés de l’Axon Body 2 sont sa robustesse et une autonomie de plus de 8 heures. Ce qui couvre la totalité d’une journée de travail des agents, précise Christophe Foix. Ces caractéristiques lui permettent de résister à des interpellations mouvementées. Elle est, de plus, dotée d’un bouton déclencheur facilement manipulable en toutes circonstances par nos agents. Y compris lorsque ceux- ci portent des gants. Sans toutefois risquer de déclencher la caméra de manière intempestive. »
114 réquisitions
En janvier dernier, la Sûreté ferroviaire a donc déployé 157 caméras-piéton sur 49 sites. Environ 1 400 agents les ont portées pour réaliser leurs quelques 20 000 missions. « Plus de 5 000 vidéos ont ainsi pu être filmées et ont donné lieu à 114 réquisitions. Les caméras fournissent des preuves audiovisuelles qui n’existaient pas par le passé. Le son joue un rôle très important car l’enregistrement des échanges entre les agents et les mis en cause apporte une réelle plus-value aux enquêtes des officiers de police judiciaire (OPJ) », détaille le responsable de la sécurité.
Vers une désescalade des conflits ?
A terme, la SNCF qui espère ainsi contribuer à désamorcer les conflits, envisage d’utiliser au moins deux caméras-piéton pour chaque mission. Un rôle prévu par le cadre légal qui « garantit que l’utilisation de la caméra fournisse une réponse graduée à une situation. Elle est donc déclenchée uniquement face à des personnes faisant preuve de mauvaise volonté. L’hypothèse étant que cet avertissement calme la situation », rappelle Nicolas Despalles, responsable du Laboratoire innovation sûreté.
Une solution de gestion des preuves numériques
En appui, la SNCF s’est dotée de la solution de gestion de preuves numériques Axon Evidence. Laquelle consiste à stocker, traiter et exploiter de manière centralisée les images des caméras. De toute évidence, les vidéos incarnent des données sensibles, à traiter avec précaution pour éviter toute fuite. D’où l’intérêt d’une solution sécurisée pour le stockage.
Un atout pratique
Enfin, cette solution représente un gain de temps pour les agents au quotidien. Elle leur permet de transférer directement les vidéos à l’officier de police judiciaire. Et ce, sans avoir à les copier sur un DVD pour les remettre en main propre.
Ségolène Kahn
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