Cinq ans après sa création, Delair-Tech, un fabricant français de drones, vient d’annoncer qu’il a réussi à lever 13 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs privés (dont le holding financier Andromède) et de Bpifrance. L’entreprise toulousaine était déjà parvenue en 2013 à lever 3 millions d’euros.
Comment le constructeur compte-t-il utiliser ces fonds ? D’abord, l’entreprise souhaite lancer une nouvelle filiale, Delair-Services, qui, à l’heure du Big Data, va se spécialiser dans l’analyse d’images et le traitement de données. Les services de cette nouvelle entité viendront ainsi compléter les activités de vente de drones et de services de surveillance et d’inspection. « Nous souhaitons développer une chaîne de valeur complète en matière de services autour du drone, explique Bastien Mancini, co-fondateur et directeur technique de Delair-Tech. En effet, nous nous sommes rendus compte que les clients avaient besoin de support en matière d’analyse de la donnée et des images. »
Autre axe de développement lié à la nouvelle levée de fonds, l’entreprise ambitionne de renforcer sa présence à l’international avec l’ouverture d’un bureau aux Etats-Unis cette année et, plus tard, un autre en Chine. A cet égard, le constructeur tricolore n’en est pas à son coup d’essai. « Nous avons réalisé 2 millions de chiffre d’affaires en 2015 dont les trois quarts ont été réalisés à l’export », précise Bastien Mancini. Il faut dire que Delair-Tech s’impose sur le marché avec les premiers drones autonomes certifiés par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour voler hors vue (BVLOS : Beyond the Visual Line of Sight). Notamment avec l’un de ses deux modèles standards, le DT26X qui est capable de couvrir une distance de 200 km. Quant à l’autre modèle, le DT18, son autonomie atteint 100 km.
Outre ces produits standards, la société propose, bien sûr, de réaliser des modèles de drones sur mesure. Une offre qui a séduit la SNCF. L’opérateur ferroviaire dispose ainsi de son propre modèle de DT26 qui lui sert aussi bien à lutter contre la malveillance, en particulier le vol de câbles, qu’à cartographier son réseau. Notons que les drones de Delair-Tech intéressent également la surveillance et l’inspection de sites industriels ou d’exploitation agricoles. D’ailleurs, les machines volantes de Delair-Tech ont été initialement conçus pour surveiller l’état de pipelines. Aujourd’hui, ils sont aussi utilisés pour l’inspection du réseau électrique d’ERDF. Forte de sa présence au pôle d’innovation de l’industrie aérospatiale européenne de Toulouse, l’entreprise compte, avec sa levée de fonds, développer de nouvelles générations de drones.
Benjamin Alcaïde
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