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Cyberprévention

Deepfakes et sextorsions : le FBI tire la sonnette d’alarme

Si le phénomène n’est pas nouveau, il se généralise avec le développement d’IA toujours plus sophistiqués pour détourner les images.

Les stars de Hollywood ne sont désormais plus les seules cibles des deepfakes en vue de sextorsions. Le FBI vient de publier une alerte sur la propagation de ces détournements d’images à des fins inappropriées sur la Toile. Désormais, les cybercriminels s’attaquent même aux utilisateurs les plus anodins : ils créent des fausses images à caractère pornographique pour les faire chanter. 

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Les cybercriminels détournent les photos d’utilisateurs sur les réseaux sociaux pour créer du contenu pornographique et les faire chanter. © Geralt / Pixabay

Un détournement par l’IA

Concrètement, les cybercriminels récupèrent les photos que les internautes publient publiquement sur leurs réseaux sociaux. Ils se servent ensuite du visage de la victime pour créer une vidéo ou une photo pornographique via une IA. Reste à contacter la cible et la menacer de divulguer publiquement ces images sur les réseaux sociaux ou sites pornographiques. Généralement, une somme d’argent est demandée pour cesser la campagne de sextorsion. 

Un phénomène généralisé

Il faut savoir que ce phénomène de deepfakes pornographiques n’est pas nouveau. Comme l’indique une étude de l’éditeur DeepTrace, 96 % des deepfakes sur internet s’avèrent des contenus pornographiques. Or ces attaques visaient jusqu’alors les personnalités publiques comme les actrices et les streameuses. Ainsi en mars dernier, une application avait détourné les images d’Emma Watson et Scarlett Johansson pour la publicité de son service d’hypertrucage sur Facebook. Mettant en scène les deux actrices en train d’initier un rapport sexuel. 

3 000 victimes en 2022

Désormais, la tendance se généralise. Ainsi, en 2022, le bureau fédéral avait comptabilisé plus de 3 000 victimes mineures de sextorsion. Par ailleurs, près de 3 adolescents sur 5 sont déjà tombés sur du contenu inapproprié, notamment sur des photos et des vidéos à caractère sexuel. 

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En 2022, le bureau fédéral avait comptabilisé plus de 3000 victimes mineures de sextorsion. © Tumisu / Pixabay

Des progrès numériques

En raison à cela, les progrès de la technologie offrent de nouvelles opportunités aux acteurs malveillants pour cibler les victimes. De même, ces derniers peuvent compter sur des algorithmes de plus en plus sophistiqués pour détourner leurs images. 

Redoubler de prudence

En conséquence, le FBI en appelle à la prudence lors de la publication en ligne de photos ou de vidéos personnelles. Il recommande de limiter l’exposition publique des contenus personnels sur les réseaux sociaux. Et surtout, de vérifier régulièrement sur les moteurs de recherche si des photos ou vidéos n’ont pas été publiées sans accord. es précautions qui conviennent d’être prises même en Europe.

Ségolène Kahn

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