L’année 2015 n’aura pas été de tout repos pour l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi)… En charge de la défense des systèmes d’information des services de l’État et des opérateurs d’importance vitale (OIV) depuis 2009, cette dernière a dû faire face à plus de 4.000 signalements reçus pour des problèmes de cybersécurité (soit 50 % de plus qu’en 2014), au moins 2.300 codes malveillants collectés, ou encore une vingtaine « d’incidents majeurs de sécurité » traités ! A cet égard, et pour la première fois, l’agence a dévoilé son premier rapport annuel d’activité.
Une responsabilité qui s’est accrue
Au fil du temps, le rôle de l’agence a pris de l’ampleur, son périmètre a été élargi et ses effectifs renforcés : d’une centaine de personnes en 2009, elle compte 460 agents aujourd’hui, avec pour ambition de passer à 600 dans deux ans. De même, il s’est avéré que l’agence a du dépasser sa mission initiale (protéger les réseaux de l’État) afin de se tourner vers la supervision de plus de 200 entreprises stratégiques dans les secteurs de la santé, de l’énergie, des transports ou encore de l’industrie. Lesquelles sont aussi nommées « opérateurs d’importance vitale » (OIV) et dont la liste est classée secret défense. Enfin, l’Anssi endosse aussi le rôle de sensibilisation à la cybersécurité auprès du public et des PME.
65 millions d’euros mobilisés
Pour faire face à la recrudescence des cyberattaques (rappelons que leur nombre a augmenté de 51% en 2015, selon le cabinet PricewaterhousCoopers), l’agence a dû prévoir en conséquence : en aiguisant ses capacités de détection des attaques, et ce, le plus rapidement possible. En outre depuis l’an dernier, l’Anssi souhaite améliorer les échanges d’informations avec ses partenaires nationaux et étrangers traitant par exemple des codes malveillants, des rapports, des signatures etc. De même, un service de signalement des incidents disponible 24/h a été inauguré. Au vu des acquisitions et de la maintenance des équipements informatiques et des réseaux qui ont été nécessaires, un budget de 65 millions d’euros lui a été alloué.
Ségolène Kahn
Commentez