Face à une cyberattaque, bien des victimes se sentent souvent démunies : elles ignorent quels sont les réflexes à avoir ni à qui s’adresser. Face à cela, la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr de sensibilisation et d’aide vient d’être mise en place au niveau national. Copilotée par le ministère de l’Intérieur et incubée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), cette plateforme a pour objectif de mettre en relation les victimes de cyberattaques – particuliers, entreprises ou collectivités territoriales – avec des prestataires de services qui pourront les aider dans leurs démarches. Ce dispositif est animé par le groupement d’intérêt public (GIP) Action contre la cybermalveillance (ACYMA) et porté par une démarche interministérielle.
Une base d’un millier de prestataires de la cybersécurité
Rappelons qu’en cas d’attaque de type rançongiciel ou hameçonnage, les victimes doivent signaler les faits à une autorité, voire porter plainte. Or, ces démarches sont souvent bien difficiles à mettre en place. Et c’est sans compter les manipulations à entreprendre au niveau informatique pour sécuriser l’appareil attaqué. Grâce à cette plateforme, les victimes ont donc accès à un millier de prestataires référencés selon le type d’attaque (phishing, ransomware, attaque par déni de service ou encore spam). Sachant que ces spécialistes de la cybersécurité ont adhéré à une charte de confiance auto déclarative.
Prévention et sensibilisation
A cela s’ajoute un dispositif de prévention des attaques où sont publiées de nombreuses vidéos illustrant les risques les plus courants. Comme par exemple les virus cachés dans la pièce-jointe d’un mail, ou d’un logiciel à télécharger, les fausses devantures de sites web, ou encore les tentatives d’intimidation. Citons aussi des vidéos sur les bons réflexes à adopter en cas d’attaque. Par exemple, changer immédiatement les codes d’identification et augmenter la sécurité de ces derniers en ajoutant des procédures différentes telles que la reconnaissance vocale ou des empreintes digitales.
Un observatoire des cyberattaques
La plateforme est testée depuis mai dernier dans les Hauts-de-France. Ce qui a permis d’obtenir un feedback intéressant : sur les 724 victimes qui ont été mises en relation avec des prestataires, 83% ont été touchées par des virus. La moitié correspond à des attaques de type rançongiciel. Notons enfin que les données accumulées sur la plateforme vont être analysées par un observatoire afin d’obtenir une vision globale des cyberattaques.
Ségolène Kahn
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