D’après deux enquêtes de ChooseMyCompany, les seniors ont fait preuve d’une grande capacité de résilience durant la pandémie, ce qui démontre leurs compétences et leur maturité face à une crise.
Alors que le gouvernement maintient sa volonté de porter l’âge de la retraite de 62 à 65 ans, où en sont les seniors par rapport à la qualité de vie au travail (QVT ?) Se sentent-ils sur le banc de touche ? Ont-ils éprouvé des difficultés face à la pandémie et au télétravail ? Deux enquêtes, Engagement Index et Impact Index, viennent bousculer les idées reçues sur les collaborateurs de 53-65 ans. Réalisées par l’entreprise à mission ChooseMyCompany sur 48 000 salariés, dont 2 810 âgés de plus de 53 ans, ces études démontrent que les seniors affichent une capacité de résilience élevée depuis la crise sanitaire.
Une bonne résistance à la crise sanitaire
Premier constat, 64 % des seniors se sentent heureux et engagés dans leur travail. Un score qui a grimpé de 4 points comparé à 2021. Pour expliquer un tel niveau de satisfaction, l’enquête explique que 63 % apprécient la capacité de leur entreprise à s’adapter à la pandémie, avec la mise à disposition d’outils innovants pour le travail hybride. « On découvre des seniors motivés et convaincus du sens de leur travail, ce qui montre qu’ils ont bien résisté à la crise sanitaire, et que l’éloignement physique les a sans doute moins perturbés que des profils plus juniors », observe commente Celica Thellier, fondatrice de ChooseMyCompany.
Un sentiment de fierté
Parmi les autres sources de satisfaction, l’entreprise cite l’articulation entre vie personnelle et professionnelle (71 % de satisfaits), ou encore un sentiment de fierté face aux produits et services proposés par l’entreprise (76 %). Enfin, dans cette tranche d’âge, 79 % trouvent du sens à leur travail.
Des compétences valorisées
« Les seniors d’aujourd’hui ont su montrer leur capacité à intégrer de nouveaux outils, notamment numériques, et à se saisir de nouveaux enjeux, conclut Celica Thellier. Ils montrent leur envie de continuer à s’investir dans leur travail, à condition qu’il ne présente pas de caractère de pénibilité. Les entreprises, de leur côté, ont commencé à mieux employer leurs compétences spécifiques : ce sont notamment de très bons promoteurs des produits et services de l’entreprise, dont ils se montrent fiers parce qu’ils les connaissent bien et les ont vus évoluer dans le temps. »
Un manque de perspectives
Du côté des réticences, les seniors souffrent principalement du manque de perspectives d’évolution personnelle. Il faut dire que seuls 50 % des plus de 53 ans ont une idée précise de leur avenir, soit 8 points de moins que l’ensemble des salariés interrogés. De même, seuls 58 % se sentent reconnus et encouragés dans leurs efforts, soit 8 points de moins que la moyenne. « Même s’ils restent demandeurs de plus de clarté et de perspectives sur leur évolution professionnelle, on est bien loin de l’image de seniors désengagés ! », nuance Celica Thellier.
Une bonne image de leur employeur
Interrogés sur leur perception de la politique RSE de leur employeur, les seniors s’avèrent plus positifs que leurs collègues. 55 % estiment que leur entreprise travaille avec des fournisseurs respectueux de l’environnement et 65 % qu’elle favorise l’insertion des personnes en situation de handicap. Enfin, 49 % indiquent que leur entreprise aide les publics en difficulté grâce à des dons de temps ou des aides matérielles. « Alors que l’on pouvait penser que les dimensions RSE étaient surtout plébiscitées par les jeunes, on voit que les seniors apprécient les efforts menés par leur employeur et en prennent la mesure », ajoute la fondatrice.
Faire progresser l’emploi des seniors
En toile de fond, à travers ces enquêtes, ChooseMyCompany souhaite démontrer la capacité de résilience des seniors afin de faire progresser leur taux d’emploi dans le futur. Si ce taux a déjà fortement progressé ces dernières années, passant de 37 % en 2003 à 56 % en 2021, selon la direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares) du ministère du Travail, il reste néanmoins insuffisant comparé à la tranche d’âge qui précède. Ainsi en 2020, le taux d’emploi des 50-54 ans dépasse 80 %. Et surtout, il s’avère inférieur de près de 6 points à celui de l’Union européenne.
Ségolène Kahn
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