Mis au point par la start-up japonaise spécialisée dans l’e-santé Biodata Bank, ce bracelet permet de surveiller les hausses de température corporelle des travailleurs sur le chantier. Il a notamment fait l’objet d’un test à grande échelle à l’instigation de l’OPPBTP et de l’assureur Pro BTP pour valider son efficacité.
À l’approche de l’été, le secteur du BTP s’inquiète de l’impact des canicules sur les salariés travaillant en extérieur. Plongés dans leur activité, nombreux sont les artisans qui, en effet, ne ressentent pas tout de suite les effets d’un coup de chaleur. Pour y remédier, l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), l’assureur Pro BTP et la start-up japonaise spécialisée dans l’e-santé Biodata Bank ont mené une étude expérimentale pour évaluer l’efficacité du bracelet de détection du coup de chaleur Heat Warning Watch Canaria.
Un test national
Il faut savoir que cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat signé en juin 2021 par l’OPPBTP, PRO BTP et Biodata Bank afin d’identifier des solutions innovantes pour prévenir les coups de chaleur. Dans ce contexte, les partenaires ont donc réalisé durant quatre mois un test national à grande échelle dans des conditions réelles d’utilisation du bracelet.
Un bracelet d’assistance pour les coups de chaleur
Il s’agit d’un bracelet intelligent capable d’estimer l’accumulation de chaleur dans le corps et ainsi, alerter son porteur lorsque sa température corporelle augmente trop. Dans ce cas, une alarme visuelle et sonore se déclenche. Pour en évaluer l’efficacité, le bracelet a été distribué à 880 salariés de 53 entreprises, sur 13 métiers différents, répartis sur 9 régions. Chaque jour, les responsables devaient noter les températures météorologiques et signaler le déclenchement d’un seuil d’alerte du Plan national canicule. Quant aux porteurs, il leur suffisait de signaler aux responsables tout éventuel déclenchement d’alarme et leur état à ce moment.
Des informations corrélées aux données environnementales
Autant d’informations qui ont ensuite été croisées avec des données environnementales (géographie, environnement thermique météorologique, l’activité) et biométriques (âge, IMC, genre du porteur). En complément, les enquêteurs ont fait suivre aux participants un questionnaire sur la prise en main, l’appropriation du dispositif, la formation à son utilisation, les alarmes et leur fiabilité, le confort et l’esthétique, l’hygiène, la robustesse ainsi que l’intérêt du dispositif.
Réduire le nombre de fausses alarmes
Pour les auteurs de l’étude, l’expérience semble concluante : le dispositif d’assistance des coups de chaleur a pu révéler son efficacité dans le respect du protocole et des exigences réglementaires spécifiques aux métiers du BTP. De même, l’expérience témoigne d’une bonne acceptabilité du bracelet en conditions réelles. Malgré tout, des améliorations sont à prévoir pour limiter le nombre de fausses alarmes, donnant lieu à des alertes intempestives ainsi qu’aux réglages des niveaux sonores et lumineux.
Ségolène Kahn
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