Ce métier à haut risque fait l’objet d’un encadrement extrêmement strict. Pour éviter les accidents mortels dûs à des défauts d’organisation ou à un manque de compétence des employés, l’OPPBTP et la DGT viennent de publier une note qui rassemble les règles indispensables.
Ce sont les artisans qui rénovent les façades de nos monuments historiques, taillent la cime de nos arbres, veillent à la maintenance industrielle ou encore nettoient les vitres des tours… Ces funambules du BTP, qui représentent aujourd’hui en France près de 10 000 salariés, exercent l’activité de cordiste. Une pratique périlleuse où la moindre erreur durant une intervention peut entraîner une chute mortelle. Pour sécuriser cette pratique à haut risque, l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) et la Direction générale du Travail, ont publié le mois dernier, une note dans laquelle ils rappellent aux donneurs d’ordres certaines règles incontournables en matière de sécurité, d’organisation du travail et de formation.
Pallier aux défauts organisationnels
Il faut savoir que ces travaux « ne peuvent être mis en œuvre que de façon temporaire lorsqu’il est impossible de recourir à d’autres moyens plus sûrs (article R. 4323-64 du code du travail) et dans des conditions expressément encadrées », rappelle la note. En d’autres termes, la mise en place d’une intervention de cordisme ne doit être utilisée qu’en dernier recours. Outre la « verticalité omniprésente », les risques du cordisme sont également liés aux conditions d’intervention, notamment aux défauts d’organisation et à certains manques de compétence des cordistes.
Cibler les risques en amont
Pour remédier à cette lacune, le document rappelle qu’il est indispensable de commencer par identifier les risques environnementaux et techniques d’un chantier. « L’anticipation des travaux, la préparation du chantier, l’échange d’informations et la compétence de l’entreprise intervenante et de ses salariés constituent le socle nécessaire au bon déroulement des opérations confiées », insiste Yves Struillou, directeur général du travail.
Une inspection rigoureuse du chantier
Pour cela, les organismes estiment que la préparation des travaux, tâche qui incombe au chef de l’entreprise intervenante et au donneur d’ordre, ne peut être réalisée sans une inspection commune préalable ni sans la mise en place de mesures de prévention.
Une formation solide
Autre élément crucial, la note cite la formation du personnel ainsi que la montée en compétences des cordistes, dont l’entreprise doit apporter la preuve en octroyant à ses employés des certificats de formations tels que le Certificat de qualification professionnelle (CQP) ou le Certificat d’aptitude de technicien cordiste (CATC), reconnues par le Syndicat français des entreprises de travail en hauteur (SFETH).
Ségolène Kahn
1 commentaire
Eric LOUIS
- il y a 4 annéesBonjour, il est étonnant que la DGT et l’OPPBTP en soient à rappeler gentiment quelques articles du code du travail à des employeurs qui s’en exonèrent à longueur d’année. Pour information, 23 cordistes sont morts au travail depuis 2006. Vous trouverez ici la réponse de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires à cette note: https://cordistesencolere.noblogs.org/post/2019/12/20/note-de-la-dgt-a-la-profession-reaction/