Les ventes de contrefaçon explosent en France avec une hausse de 62% en un an. Pour l’Unifab, cette hausse s’explique par le développement des achats en ligne, plus difficiles à contrôler par les douaniers, et leur difficulté à être authentifiés correctement.
Malgré la pandémie, les ventes de produits contrefaits n’ont pas diminué. Récemment, Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Comptes publics, et la Direction générale des douanes (DGD) ont annoncé la saisie record de 9,1 millions de faux produits en 2021. Soit une hausse de 62 % en un an seulement. À cet égard, une étude menée par l’Union des Fabricants (Unifab), l’association française de promotion et de défense de la propriété intellectuelle, pointe du doigt les achats en ligne qui compliquent le contrôle des autorités.
Les cosmétiques en haut de la liste
En tête des articles falsifiés saisis par les douanes, figurent 1,7 million de produits de soins corporels, suivis de 1,6 million de jeux et jouets ainsi que de 200 000 boissons et denrées alimentaires… Or, comme le rappelle l’Unifab, la plupart de ces produits, lorsqu’ils sont contrefaits, peuvent s’avérer dangereux pour leurs utilisateurs.
Des consommateurs crédules
D’autant que, comme l’indique une étude de l’Ifop, 37 % des consommateurs arnaqués ne se rendent en réalité pas compte qu’ils ont acquis une contrefaçon. Un chiffre qui grimpe à 43 % chez les 15-24 ans qui pensaient acheter un produit authentique, sans doute par crédulité, estime l’association.
Le e-commerce plus difficile à contrôler
Autre facteur, les achats en ligne se réalisent selon des modes d’acheminement difficiles à surveiller, notamment dans le cas des petits colis. Ce qui rend plus complexe le contrôle des agents douaniers. Il faut dire que ces derniers ont plutôt pour habitude de saisir de grosses quantités de contrefaçons dans des conteneurs de plusieurs tonnes.
Des achats en ligne difficiles à authentifier
Autre raison, la difficulté à identifier un produit contrefait sur internet, sachant que son prix avoisine souvent celui des vrais articles, avec en plus, une photo authentique. Pour étayer ce fait, l’Unifab a réalisé une étude interrogeant 25 entreprises membres, issues de tous les secteurs d’activités. Résultat, ces dernières ont dû retirer plus de 27 millions d’annonces illicites en ligne en seulement 11 mois. De quoi témoigner de l’intensification des produits contrefaits via le e-commerce, contribuant à l’explosion des saisies en 2021.
Digital Services Act
En réaction, l’Unifab appelle le gouvernement français, qui préside actuellement le Conseil de l’Union européenne, à muscler sa législation pour contrôler les ventes en ligne. Notamment à travers le Digital Services Act, une directive européenne sur les services numériques actuellement en discussion à la Commission, au Conseil et au Parlement.
Ségolène Kahn
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