Alors que l'Espagne vient de voter en faveur d’un congé menstruel, il n’existe actuellement pas de réglementation analogue en France. Pourtant, certaines entreprises ont déjà adopté cette pratique.
Jeudi 16 février, le parlement espagnol a adopté le «congé menstruel». Les salariées espagnoles peuvent ainsi poser des jours de congés en cas de règles douloureuses. Sous la condition d’avoir l’autorisation d’un médecin au préalable. Une avancée réglementaire qui fait de l’Espagne le premier pays européen à intégrer cette mesure dans sa législation. En France, aucun projet de loi n’existe pour l’heure, même si quelques entreprises expérimentent déjà cette pratique.
Un congé par mois
C’est par exemple le cas de la société coopérative La Collective qui a instauré un congé menstruel depuis deux ans. Spécialisée dans le recrutement de donateurs pour les ONG, l’entreprise propose même depuis janvier un congé supplémentaire par mois. En cas de règles douloureuses, les salariées n’ont qu’à envoyer un mail au directeur administratif de la structure. Sachant que cette information demeure confidentielle. Plus de la moitié des femmes chez La Collective ont déjà utilisé ce congé.
Discrimination à l’embauche
Il faut dire que le congé menstruel fait débat en France depuis quelques années. Si certains considèrent ce dispositif comme une idée innovante, d’autres craignent les retombées. C’est le cas de la féministe Gaëlle Baldassari, créatrice du compte Instagram Kiffe Ton Cycle, qui craint l’apparition de nouvelles les inégalités professionnelles. Notamment de discrimination à l’embauche : certaines entreprises pourraient choisir d’employer des hommes pour faire des économies.
Trois députés EELV engagés
Côté français, la réglementation pourrait bien évoluer également. D’après RMC, trois députés du groupe EELV ont lancé une « concertation » pour étudier la possibilité d’un congé menstruel en France. Il s’agit des députés Marie-Charlotte Garin, Sandrine Rousseau et Sébastien Peytavie.
Lutter contre l’endométriose
Quelques mois auparavant, dans un document du ministère de la Santé daté de février 2022, intitulé Stratégie de lutte nationale contre l’endométriose, le ministère de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes s’était engagé à « améliorer les conditions d’exercice des femmes qui souffrent d’endométriose en aménageant leurs horaires et/ou poste de travail » et à « recenser et valoriser les bonnes pratiques des employeurs accordant des jours de congé, rémunérés ou non, sans justificatif (congé menstruel) ou des aménagements alternatifs ».
Ségolène Kahn
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