Jardiniers, paysagistes, bûcherons, sylviculteurs, agriculteurs, cantonniers, gardiens de jardins et espaces verts… de nombreux professionnels sont exposés aux tiques dans l’exercice de leur métier. Or, ces acariens véhiculent « une soixantaine de bactéries, une centaine d’espèces de parasites, au moins cinq cents virus connus. Sans compter les nouvelles découvertes à venir », estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ainsi certains agents pathogènes, tels que la bactérie Borrelia, provoquent-ils la fameuse borréliose de Lyme, plus communément appelée « maladie de Lyme ».
Une maladie grave
Elle se manifeste sous divers symptômes : affections cutanées, douleurs articulaires fréquentes, arthrites, syncopes, palpitations, douleurs thoraciques, troubles de la conduction auriculo-ventriculaire, inflammation des racines des nerfs innervant la zone de la piqûre de tique, méningite, atteintes neurologiques touchant la moelle épinière ou le cerveau avec troubles neuro-psychiatriques…
Se rapporter au bon référentiel
Aujourd’hui, la borréliose de Lyme peut être reconnue en tant que maladie professionnelle. D’après l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), une maladie est dite professionnelle si « elle est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique, ou résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle et si cette maladie figure dans un des tableaux du régime général ou agricole de la Sécurité sociale. » Dans le cas de la borréliose de Lyme, le professionnel devra alors se référer à la partie B du tableau 19 du régime général, « Spirochétoses » (à l’exception des tréponématoses), ou au tableau 5 bis du régime agricole, « Maladie de Lyme », rapporte d’ouvrage de l’INRS intitulé « Maladie de Lyme et travail ». La maladie peut être reconnue d’origine professionnelle à condition que les manifestations cliniques décrites dans le tableau soient médicalement établies, et que la personne atteinte exerce une ou plusieurs des activités professionnelles mentionnées dans la colonne de droite de ces tableaux.
La procédure à suivre
Pour le travailleur, il s’agit en premier lieu de faire établir par le médecin de son choix un certificat médical initial descriptif reprenant les symptômes constatés et, le cas échéant, une sérologie à un taux considéré comme significatif. Par ailleurs, le salarié doit aussi remplir une déclaration de maladie professionnelle. Ces deux documents doivent être envoyés à l’organisme de Sécurité sociale habituel du travailleur (CPAM ou MSA). En ce qui concerne les agents de la fonction publique, la déclaration doit être faite auprès de leur administration. Ce sont ces différents organismes qui reconnaîtront, ou pas, l’origine professionnelle de la maladie de Lyme.
Erick Haehnsen
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