Voies de circulations, dispositifs d’assistance à la conduite, détecteurs de présence humaine… l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) passe en revue les solutions existantes pour parer au risque de collision sur le chantier.
Le risque de collision engin-piéton continue de sévir dans le BTP. Rien qu’au mois de mars 2023, trois accidents graves ont eu lieu. Pour lutter contre ce fléau, l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) vient de publier un ouvrage sur les bonnes pratiques à suivre.
Selon l’INRS, 40 % des collisions engin-piéton émanent d’une manœuvre en marche arrière de la machine. © Prévention BTP
28 % des accidents impliquent des excavatrices
En mars dernier, des compagnons se sont fait heurter ou écraser par des pelles hydrauliques qui reculaient. Et ces accidents ne sont pas à prendre à légère car les collisions engin-piéton restent encore très répandues. D’après un rapport de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), en 2021, 28 % des accidents recensés impliquent des excavatrices. Parmi eux, 40 % émanent d’une manœuvre en marche arrière de la machine.
Anticiper la circulation
Pour l’OPPBTP, il est important de rappeler que ces drames pourraient être évités avec une meilleure organisation du chantier. Parmi les actions à mettre en place, l’organisme recommande d’anticiper la circulation. Et ce, avec des plans déterminant les zones dédiées aux poids-lourds, aux engins et celles aux piétons. Pour délimiter clairement ces voies de circulation, il est possible de poser des marquages au sol et même des barrières physiques. Dans le meilleur cas, les zones réservées aux manœuvres des véhicules doivent demeurer interdites aux piétons. Lorsque la coactivité ne peut être évitée, un opérateur dédié au trafic peut orchestrer les manœuvres en toute sécurité.
Ces gilets connectés émettent un signal pour indiquer la présence d’un piéton sur le chantier.
© T2S / Prévention BTP
Améliorer la visibilité
Il faut savoir que les causes principales des accidents engin-piéton restent le manque de visibilité et les angles morts. Selon l’INRS, un heurt par une pelle sur quatre survient lors d’un mouvement de rotation durant lequel l’opérateur n’a pas vu le piéton. Ce dernier étant masqué par la flèche de la machine.
Des rétroviseurs pour réduire les angles morts
Pour améliorer la visibilité, il existe plusieurs solutions. L’OPPBTP cite ainsi la mise en place de rétroviseurs ou de caméras à l’arrière de l’engin ou pour couvrir les zones où des piétons peuvent se trouver. Il est également possible d’installer des caméras à 360 ° pour détecter la présence de piétons. Quoi qu’il en soit, l’organisme rappelle qu’il est difficile d’évaluer correctement les distances avec ces dispositifs.
Détection de présence humaine
Radars de recul, caméras et radars à ultrasons ou infrarouges, dispositifs de protection individuelle par badge (DPI-B), gilets connectés… il existe tout un arsenal de technologies pour parer au risque de collision. Des caméras avec analyse d’images peuvent également détecter une présence humaine et alerter le conducteur.
Freinage automatique
Du côté de l’opérateur, il est également possible de mettre en place des dispositifs d’aide à la conduite. Il s’agit par exemple de brider les vitesses en marche arrière de certains véhicules. Ce qui permet d’allonger le temps de réaction du piéton pour éviter une collision, diminuer la gravité des chocs et le risque de renversement. Ces dispositifs d’assistance à la conduite offrent aussi le freinage automatique d’urgence ou le ralentissement automatique en cas d’obstacle.
Ségolène Kahn
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