Une chute toutes les cinq minutes, 45 décès cette année, soit autant qu’en 2017… on ne peut pas dire que les efforts en matière de sécurité des travaux en hauteur aient porté leurs fruits. Face à la gravité de la situation, c’est le branle-bas de combat pour les organismes de prévention du BTP. Notamment la Direction Générale du Travail (DGT), la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) Aquitaine, la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA), l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) ainsi que la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) Nouvelle-Aquitaine et le fond national de la prévention de la Caisse nationale des retraites des agents de collectivités locales (CNRACL). Ces organismes viennent en effet d’entrer dans la deuxième phase de leur campagne de prévention sur les travaux en hauteur.
De nombreux secteurs dans le collimateur
Avec pour slogan « Travaux en hauteur, pas le droit à l’erreur », cette alliance souhaite réveiller les consciences face au risque de chute de hauteur. Dans ce cadre, les fédérations et organismes de prévention vont faire office de relais pour évangéliser les entreprises, maîtres d’ouvrage et employés. Et ce dans les secteurs du BTP, de l’agriculture, ou encore du milieu hospitalier.
1 150 entreprises de 20 à 50 salariés sont mobilisées
Pour aller dans ce sens, la Caisse Nationale de l’Assurance-Maladie (Cnam) et l’OPPBTP ont convaincu au préalable 1 150 PME de participer à leur programme. « 20% de nos actions ont porté sur des subventions pour s’équiper, 20% sur l’organisation globale de prévention et 800 actions de formation ont été menées, il s’agissait de formations obligatoires », a précisé Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP à notre confrère « Le Moniteur ».
La construction de maison concentre les risques
En ligne de mire, la DGT s’inquiète particulièrement pour les entreprises de construction de maisons, notamment en zone rurale, pour lesquelles le risque de chute est le plus élevé. Principales raisons : le manque de connaissance des réflexes de sécurité ainsi que certains comportement négligents (échafaudages mal montés, trémies non protégées) peuvent avoir des conséquences dévastatrices.
L’inspection du travail impliquée
Autre acteur important, l’inspection du travail a placé le risque de chute parmi ses priorités. Depuis le début de l’année, elle envoie ses agents sillonner les routes de France afin de sensibiliser les entreprises. Depuis lors, plus de 11 300 interventions ont déjà été menées afin de vérifier la conformité des machines, le respect des consignes de sécurité ou encore l’utilisation des dispositifs de protection tels que les échafaudages, les garde-corps ou les harnais prévus à cet effet.
Ségolène Kahn
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