Il ne suffit plus aux chaussures de sécurité d'apporter du confort et de la sécurité aux porteurs. Elles doivent aussi être design tout en contribuant à limiter la fatigue de la posture debout grâce à des semelles plus ergonomiques.
Esprit sportwear oblige, les professionnels du BTP, de l’industrie ou la logistique plébiscitent le port de chaussures de sécurité à la fois design et confortables. Un choix auquel répondent les nouvelles collections lancées par les fabricants d’EPI. À commencer par Gaston Mille. L’entreprise créée en 1912 montre qu’elle a toujours bon pied bon œil. En témoigne son tout nouveau partenariat avec Michelin, le fabricant de pneus. Le tandem français s’apprête à lancer à la rentrée une collection haut de gamme. Baptisée French Connection, elle se compose de modèles montants et bas dédiés à l’Outdoor et à l’Indoor.
Les semelles s’inspirent du profil des pneus Michelin
Les modèles, tous pourvus d’une couche en polyuréthane doublée d’une semelle en caoutchouc, se placent sous le signe du design, du confort et de la sécurité. Le résultat promet de faire effet. En effet, les designers de Michelin ont phosphoré sur le design des semelles qui offre une adhérence élevée. L’enjeu vise à limiter notamment les chutes de plein pied sur sols glissants. Comme on peut s’y attendre, le design des semelles s’inspire du profil des célèbres pneus. « Par exemple, la forme des crampons anti-glisse favorise l’évacuation des liquides afin d’éviter l’effet d’aqua planning », fait valoir Nicolas Mille qui appartient à la quatrième génération à la tête de l’entreprise familiale. Cette PME réalise un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros dont 30 % à l’export, notamment dans les pays du Moyen-Orient et aux USA.
300 000 chaussures produites dans le Vaucluse
Chaque année, elle vend 400 000 chaussures à des distributeurs. Dont 300 000 sont produites à Courthezon dans le Vaucluse. Équipée de machines d’injection automatiques de semelles polyuréthane, l’usine compte une trentaine d’opérateurs sur les 62 salariés de Gaston Mille. Spécialisée dans les chaussures de sécurité depuis les années 1970, l’entreprise fabrique ses tiges au Magreb avant de les assembler à Courthezon. Côté confort, l’intérieur des chaussures de l’entreprise centenaire intègre des semelles orthopédiques à mémoire de formes contenant du gel ainsi que des mousses en polyuréthane (PU) au niveau de l’amorti du talon. L’énergie étant répartie dans la semelle. De quoi absorber le choc lors de la marche et limiter ainsi les maux de dos.
Un nouveau modèle pour limiter la fatigue des jambes
Travailler sur l’amorti de la chaussure constitue un sujet phare pour les fabricants de chaussures. En témoigne également Uvex avec son modèle 1 G2. « Sa semelle en polyuréthane de deuxième génération a mis l’accent sur l’amorti au talon et le rebond au niveau de la plante des pieds », explique Stéphane Nikonoff, le directeur général d’Uvex Heckel dont le siège social français est basé à Strasbourg. À l’origine de ce nouveau modèle, l’idée était de limiter la fatigue des jambes de l’opérateur. Dans cette perspective, Uvex a fait appel à des spécialistes de la biomécanique. Ce travail a abouti à la conception d’une nouvelle semelle en PU intermédiaire baptisée Uvex I-Purenrj. Laquelle amortit, stabilise et renvoie l’énergie sur toute la surface de la semelle.
Absorption d’énergie supérieure à la norme
Son absorption est supérieure à la norme EN ISO 20345, revendique le fabricant. Selon ce dernier, la semelle offre 66 % de récupération d’énergie dans le talon, 59 % au niveau de la zone de l’avant-pied. Par ailleurs après plus de 1 000 km d’utilisation, la semelle conserve un tiers de rembourrage de plus que les semelles standard en PU. Surtout, après une journée de travail, les opérateurs perçoivent 21 % de fatigue dans les jambes en moins. La semelle comporte à l’avant et à l’arrière des zones en dual TPU. Ce qui apporte plus de grip et de résistance à l’abrasion que les modèles standards. Enfin, la tige de ce nouveau modèle commercialisé cette année est conçue dans un nouveau matériau textile hydrofuge qui repousse l’eau.
Le laçage Boa apporte une tension uniforme
Par ailleurs, Uvex Heckel a prévu de présenter sur le salon Expoprotection 2020 une nouvelle version de son modèle MacSole Adventure. Destinée à un environnement Outdoor, elle comporte une semelle en nitrile, un caoutchouc synthétique qui supporte aussi bien la chaleur que les produits chimiques ou pétroliers. « Ce nouveau modèle offre un plus grand confort que la version précédente grâce à un meilleur déroulé du pied », explique le directeur général. Ce modèle sera disponible en cuir et avec une doublure en Gore-tex qui assure respirabilité et imperméabilité. Enfin, il devrait intégrer le système de laçage Boa afin d’offrir une tension uniforme sur l’ensemble du pied. Autre avantage, la chaussure peut être fermée d’une seule main chaussée ou non d’un gant.
Nouveaux sneakers chez Parade
Parmi les modèles lancés en 2020, citons enfin les trois nouveaux modèles de sneakers présentés par Parade. Baptisés Ravira, ils sont disponibles en S1P avec une version mixte de couleur bleue et un modèle destiné aux hommes en gris et jaune. Enfin, un troisième modèle SP3 de couleur noire est proposé en version mixte. Polyvalents, ces sneakers conviennent aussi bien au BTP, aux espaces verts qu’à l’industrie et à la logistique. Sans oublier le commerce et la restauration. Des métiers où les opérateurs ont l’habitude de piétiner.
Technologie pour limiter la fatigue
Pour limiter la fatigue et réduire les frottements parasites, ces sneakers embarquent le VPS System (Voûte plantaire suspendue). Il s’agit d’une semelle ergonomique conçue pour maintenir l’arc naturel du pied en épousant la voûte plantaire. « Ces chaussures ont toutes une semelle en caoutchouc et Eva pour un confort optimal. Elles répondent à la norme HRO (résistant à une chaleur de plus de 300°C). Enfin, la tige est équipée d’un logo et d’une bande rétro-réfléchissante », indique Véronique Prézelin, responsable marketing et digital de Parade. Créée en 1978, l’entreprise dispose d’une usine à Jarzé dans le Maine-et-Loire où sont produits certains modèles à semelle injectée.
Eliane Kan
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