Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

Ces drones qui travaillent en équipe

Les drones ne se contentent plus de faire office de caméras volantes ou roulantes. Désormais, ils font équipe avec des réseaux de détection d’intrusion, des véhicules autonomes, des patrouilles de drones roulants ou, entre eux, avec l’intelligence collective tel un banc de poissons.

Considérés comme caméras volantes de vidéosurveillance, les drones sont de plus en plus intégrés à une chaîne globale de sécurité, notamment grâce aux superviseurs et hyperviseurs. Mais à présent, les drones font équipe avec d’autres drones ou travaillent en patrouille. En témoigne l’helvético-américain Sunflower Labs, qui démocratise auprès des particuliers la vidéosurveillance volante. Pour ce faire, il combine son drone à un système de détection d’intrusion dissimulé dans des lampes photovoltaïques contenant chacune plus d’une douzaine de capteurs. Une fois installées autour de la propriété, elles travaillent de concert pour détecter les mouvements, les vibrations et les sons des intrus.

Les drones s’associent à des capteurs intelligents
Lorsque le réseau détecte un événement, le système envoie au propriétaire une alerte qui peut être rejetée s’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Dans le cas inverse, celui-ci peut choisir de déployer la caméra volante pour voir de plus près ce qu’il se passe. Du coup, le quadricoptère transportant la caméra se dirige automatiquement vers le lieu de l’événement détecté par les capteurs qu’il utilise comme balises de navigation. Quant à la vidéo, elle est envoyée en direct à l’appareil mobile de propriétaire ou à un centre de télésurveillance. Après avoir levé 2,1 millions de dollars lors d’un premier tour de table, la société a ouvert des pré-commandes sur son site web, au prix de 750 dollars pour la caméra volante et 150 dollars par lampe capteur.

Les drones s’allient à un véhicule autonome

De son côté, la société singapourienne Otsaw Digital élargit, avec son O-R3, la famille des robots patrouilleurs autonomes. Depuis l’année dernière, l’O-R3 expérimente la collaboration de ce patrouilleur avec un drone de surveillance, créant ainsi un système mobile capable de lancer l’engin volant pour suivre les intrus et indiquer leur position. Doté d’algorithmes d’apprentissage machine, l’O-R3 cherche à améliorer constamment sa capacité à éviter les obstacles et identifier les objets anormaux, tels que les sacs sans surveillance, lors de ses rondes. Le système comprend également une technologie de reconnaissance faciale et de plaque d’immatriculation. Quant au drone d’accompagnement, il s’envole à partir d’une plateforme de lancement qui se déploie à l’arrière du véhicule terrestre autonome.

Ce véhicule autonome fait équipe avec un drone
qu’il embarque. © Otsaw Digital
Ce véhicule autonome fait équipe avec un drone
qu’il embarque. © Otsaw Digital

Patrouilles robotisées sur la base du Segway

Si le succès se fait quelque peu attendre auprès du grand public, le gyropode Segway a peut-être trouvé de nouveaux adeptes dans l’industrie de la sécurité. A l’instar du robot Nimbo de la société de sécurité robotique Turing Video. Utilisant l’intelligence artificielle pour apprendre à reconnaître les situations à risque, il patrouille en équipe dans le but d’étouffer les menaces dans l’œuf. Pour ce faire, il s’appuie sur la plateforme robotique de Segway qui fournit la boîte de vitesses, le moteur et la batterie, ainsi que des capteurs et des systèmes de vision. Pour sa part, Turing Video a utilisé les capteurs RealSense d’Intel afin de créer un robot capable de collecter de manière autonome des vidéos HD d’événements suspects. Par exemple, des gens qui se battent. Nimbo enclenche alors ses lumières ainsi que des avertissements sonores, et envoie une alerte avec un extrait vidéo sur le smartphone du personnel de sécurité. Si celui-ci le juge nécessaire, il peut sauter sur un autre Nimbo et être transporté à une vitesse de 17 km/h pour poursuivre un suspect, également suivi par un drone volant.

Basés sur la plateforme robotique de Segway,
ces patrouilleurs autonomes travaillent avec
un drone volant. © Turing Video
Basés sur la plateforme robotique de Segway,
ces patrouilleurs autonomes travaillent avec
un drone volant. © Turing Video

30 drones volent en essaim

En août dernier, grâce à des chercheurs (Gábor Vásárhelyi, Csaba Virágh, Gergő Somorjai, Tamás Nepusz, Agoston E. Eiben et Tamás Vicsek) de l’Académie des sciences de Hongrie, de l’Université Eötvös Loránd et de l’Université Amsterdam, 30 drones ont volé en essaim sans être pilotés ni programmés à l’avance. Et encore moins dirigés par un ordinateur au sol. En effet, ce groupe de quadricoptères s’adapte et évite les obstacles grâce à l’intelligence collective, comme celle d’un banc de poissons ou d’un nuage d’étourneaux. Cette performance repose sur un modèle mathématique qui s’est enrichi de l’expérience de 15 000 vols. Chaque fois qu’un drone rencontre un obstacle, il en transmet l’information à ses collègues et le groupe s’y adapte. On imagine aisément le rôle que cette technologie pourrait jouer dans l’amélioration de la sécurité, la lutte contre les feux de forêt ou bien la livraison par drone.

Erick Haehnsen

Ces 30 drones adoptent une intelligence collective semblable à celle d’un banc de poissons. © D.R.
Ces 30 drones adoptent une intelligence collective semblable à celle d’un banc de poissons. © D.R.

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