Non, le CES de Las Vegas, qui se termine aujourd’hui, n’est pas uniquement le rendez-vous du grand public. Bien loin s’en faut ! Les entreprises peuvent se saisir des innovations qui y sont présentées afin de réinventer leur quotidien. Qui n’a pas rêvé, par exemple, de géolocaliser des biens précieux ou des personnes, en intérieur comme en extérieur avec une précision de quelques centimètres? C’est, par exemple, ce que propose BeSpoon (CA 2012 : 390 K€), une start-up de 25 salariés, créée en 2010 et issue de Minalogic, un pôle de compétitivité mondial situé à Grenoble, labellisé depuis 2005 et spécialisé dans les micro-nanotechnologies et le logiciel. En pratique, le système de localisation comporte des balises miniatures, dont la position précise peut être suivie en temps réel, à partir d’un smartphone.
Geo-surveillance. Même promesse du coté de Cyberio, une start-up de 4 personnes (CA 2012: 120 K€) qui fabrique des capteurs, des systèmes électroniques ainsi que des équipements de contrôle depuis 2010. Également issue du pôle Minalogic, l’entreprise a conçu une gamme de solutions de localisation utilisant les ultrasons. Principe : chaque objet à localiser doit être doté d’un émetteur qui envoie des ultrasons vers un réseau de capteurs préalablement déployé. « Tous les capteurs sont reliés à un logiciel intelligent capable d’interpréter les signaux reçus », souligne Didier Mauuary, dirigeant de Cybério. Le logiciel peut ensuite déduire, avec exactitude, la position spatiale des objets.
Sécurité routière. L’accidentologie n’a pas été oubliée. Alors que les chiffres de la sécurité routière en France s’annoncent bon (-10% en 2013 par rapport à l’année précédente), les industriels rivalisent d’imagination pour aller encore plus loin. À l’instar de Garmin, un des leaders mondiaux de la gélocalisation par satellite. L’entreprise dématérialise l’écran du GPS afin de l’afficher directement sur le pare-brise, à hauteur des yeux.« L’intérêt de ce système d’affichage interactif tête haute (HUD), c’est de proposer un système multimédia qui permet de rester concentré sur la conduite et sur la route », explique Matt Munn, directeur de la division OEM (Original Equipment Manufacturer – Fabricant d’équipement d’origine) automobiles de Garmin. Afin d’éviter les manipulations malaisées – et donc dangereuses – l’utilisateur navigue dans ses applications grâce à un système de reconnaissance gestuelle intégré au volant.
Garmin a aussi présenté la Dash Cam, une boite noire automobile constituée d’une caméra haute définition (Full HD) et d’un système d’enregistrement autonome. Doté d’un accéléromètre, l’appareil est notamment capable de détecter les freinages brutaux. En parallèle, un récepteur satellitaire enregistre la position de l’incident. Comme sur les poids-lourds, de tels systèmes pourraient se généraliser au sein des véhicules de tourisme et des utilitaires. C’est, en tout cas, ce que propose la Ligue contre la violence routière depuis de nombreuses années. En effet, munis de ces informations, il est plus facile pour les automobilistes de prouver leur bonne foi en cas d’accident.
Protection mobile. Sur le salon, les visiteurs ont également vu fleurir quantité de smartphones et de tablettes hyper-puissants destinés aux professionnels. Problème : tous fonctionnent sous Android. Or en matière de sécurité, ce système d’exploitation est souvent une calamité. En effet, une fois connectés au système d’information des entreprises, les appareils Android peuvent devenir de véritables points d’entrées pour les pirates. Afin de se protéger, les entreprises n’ont donc généralement pas d’autre choix que d’interdire l’utilisation de tels équipements au bureau… alors même qu’ils ont le vent en poupe auprès de leurs salariés ! Afin de résoudre ce paradoxe Intel a annoncé l’arrivée, cette année, d’une mystérieuse technologie baptisée Intel Device Protection. Spécifiquement dédiée à la sécurisation des appareils Android, celle-ci pourrait, du même coup, accélérer le passage au BYOD (Bring your own devise – Apportez vos appareils personnels au bureau). A la clé : une meilleure productivité de la part des salariés, des économies, puisqu’il n’y a plus besoin de les équiper et surtout une sécurité accrue du système d’information.
Guillaume Pierre
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