La signature aujourd’hui d’un nouveau protocole d’accord entre l’Union des industries chimiques (UIC) et la direction générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises apporte un nouvel éclairage sur le réseau Transaid. Celui-ci est constitué d’industriels de la chimie qui se portent volontaires pour aider les sapeurs-pompiers à gérer les accidents de transport de matières dangereuses.
Que se passe-t-il lorsqu’un camion transportant des matières dangereuses se renverse sur les routes ?
Ce type d’accident implique une gestion des risques spécifiques. Les sapeurs-pompiers ont parfois besoin de recourir à un expert afin de limiter la pollution accidentelle. Dans les cas, ils peuvent faire appel aux membres du réseau Transaid dont font partie des industriels français volontaires qui acceptent d’apporter leurs conseils aux unités de secours. Chaque année, l’UIC, qui coordonne le réseau, dénombre une trentaine de demandes d’intervention dont une poignée a nécessité la présence d’un expert de Transaid.
Cette procédure fonctionne-telle aussi en cas d’accident impliquant un industriel étranger ?
Dans ce cas, les sapeurs-pompiers peuvent solliciter l’appui du Cedre (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) qui assure la liaison avec les autres pays européens, en cas de transport en provenance de l’étranger. Cet organisme a été désigné par le Conseil européen des industries chimiques (le Cefic) lors de la mise en place du programme ICE (Intervention in Chemical transport Emergencies) et dont Transaid est la déclinaison française.
Qu’est ce que le réseau Transaid ?
Transaid a été créé en France en 1987. Il s’inscrit dans l’esprit duResponsible Care qui fédère les initiatives volontaires des industriels de la chimie en matière de sécurité, de protection de la santé et de l’environnement. Il compte une centaine de sites industriels. Ce qui est peu au regard du nombre de sites présents en France. A titre d’exemple, l’UIC dénombre à elle-seule 1.200 adhérents. Pour favoriser le développement du réseau, nous signons aujourd’hui un nouveau protocole d’accord avec la direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises qui va contribuer à lever certains freins.
Justement, quels étaient les freins au développement du réseau ?
D’abord se posait le problème de la responsabilité juridique de l’expert envoyé sur le terrain. Désormais son statut est précisé : il est considéré comme un collaborateur occasionnel du service public et placé sous l’autorité du directeur des opérations de secours. S’il lui arrive un accident sur le trajet, il sera donc couvert au plan juridique. Par ailleurs, du côté des sapeurs-pompiers, ces derniers hésitaient à solliciter l’intervention de Transaid pour des raisons financières qu’ils ne maîtrisent pas. Désormais, lorsqu’un industriel apporte son secours à une intervention (et non plus à une réquisition comme le stipulait l’ancien protocole), il pourra facturer certains frais, par exemple la réparation d’un matériel endommagé sur le lieu de l’accident mais dans une certaine limite prévue par le protocole.
Propos recueillis par Eliane Kan
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