Avec une trentaine de salariés et un chiffre d’affaires de 4,7 millions d’euros pour 2022, Guidotti se spécialise dans les serrures à « intelligence mécanique ». Un concept qui utilise uniquement la mécanique pour remplir la fonction de verrouillage de façon automatique, indépendante et autonome. Interview de Catherine Guidotti, PDG de l’entreprise.
Catherine Guidotti, PDG de l’entreprise éponyme. © Guidotti
Guidotti est une société familiale. Quelle en est l’histoire ?
C’est mon père, Dante Guidotti, qui a fondé en 1957 à Boulogne-Billancourt (92) cette entreprise de métallerie basée sur l’innovation et les valeurs familiales. C’est ainsi que, dans les années 60, Guidotti a lancé le premier bandeau métallique pour le verrouillage des portes en verre. En 1977, sortait notre première serrure électrique à encastrer, dont une version, la lDG86, a été spécialement conçue pour la banque de France en 1986. En 1994, Guidotti a démarré la production de sa première serrure multipoint, la DG94. Puis, notre activité de solutions de verrouillage s’est enrichie avec des solutions non seulement mécaniques mais également électromécaniques et électroniques venant ainsi compléter la production des charnières pour portes, portes-de-douche et vitrines.
Vous évoquiez les valeurs familiales de l’entreprise…
Oui. Toute ma vie, j’ai baigné, ainsi que chacun des membres de ma famille, dans l’ambiance de notre entreprise familiale. Dès l’adolescence, mes frères sont allés travailler à l’usine après l’école. Souvent, ma mère a accueilli des ouvriers à notre table. Moi-même, j’ai préparé des catalogues pour les salons professionnels ! Date importante : en 1992, mon frère Jean-Claude a pris la tête du groupe après le décès de notre père. C’est aussi lui qui a développé le marché export. Puis en 1996, j’ai intégré l’entreprise familiale au sein du service commercial. Six ans plus tard, en 2002, je suis nommée PDG du groupe après le départ de mon frère à la retraite. Aujourd’hui le groupe réalise un chiffre d’affaires de 4,7 millions pour 2022 avec un effectif d’une trentaine de salariés. Il y a une vingtaine d’année, nous avons installé le groupe à Revel (Haute-Garonne) pour y construire une nouvelle, usine.
L’intelligence mécanique de la gamme « Dynamique » permet à la serrure de se verrouiller même si un pêne fait défaut. © Guidotti
Pouvez-vous expliquer le concept d’« intelligence mécanique » que votre société a développé ?
Ce concept s’applique aux serrures qui utilisent uniquement la mécanique pour remplir leur fonction de verrouillage. Le verrouillage par Intelligence mécanique possède différentes caractéristiques : le verrouillage automatique ; le verrouillage systématique ; des pênes dissociés de sorte que, si l’un d’eux est en défaut, cela ne bloque pas les autres pour assurer un verrouillage normal ; la résilience : en cas de coupure électrique, la serrure (lorsqu’elle est électromécanique), reste verrouillée (qu’elle soit mécanique ou électromécanique) ; enfin, nous conservons toujours une sortie libre pour les occupants. Ajoutons que nos serrures 100 % mécaniques sont réparables car tous leurs composants sont remplaçables. Ce qui évite de changer toute la serrure. Précisons que notre gamme « Dynamique » à intelligence mécanique peut s’enrichir de fonctionnalités électroniques.
Outre l’intelligence mécanique, la gamme « Dynamique » peut rajouter des fonctionnalités électroniques. © Guidotti
Disposez-vous de modèles de serrures à cylindre électrique sans arrivée d’électricité ?
Oui. Grâce aux cylindres électroniques ou aux béquilles connectées autonomes, l’alimentation s’effectue alors par téléphone grâce à une liaison Bluetooth Low Energy (BLE) ou NFC. L’avantage, c’est qu’il n’y a plus de clé à gérer. C’est très pratique pour les entreprises qui disposent d’un parc de sites isolés où elles envoient des équipes de maintenance. Actuellement nous sommes en train de tester une serrure alimentée par panneau solaire. Fournissant uniquement le marché professionnel, nous sommes capables de produire de la toute petite série jusqu’à la grande série de 1 000 exemplaires.
Propos recueillis par Erick Haehnsen
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