Grâce à leur lecteur d'empreintes digitales et à leurs caméras, les terminaux mobiles réunissent les conditions pour démocratiser la biométrie. Après l'ordinateur portable, puis le smartphone, vient le tour de la carte bancaire biométrique.
Smartphones, tablettes, ordinateurs portables… Il se vend chaque année près de 1,5 milliard de terminaux mobiles. Or chacun d’eux possède une caméra et un micro. Quant aux smartphones, ils embarquent presque systématiquement un lecteur d’empreintes digitales. Autant d’équipements qu’utilise la biométrie. Autrement dit, les conditions se réunissent pour que la biométrie devienne aussi bien mobile que sans contact. À condition de la rendre plus simple et plus ergonomique.
Reconnaissance faciale avec mouvement de la tête
En témoigne United Biometrics, une startup qui invente les futurs terminaux mobiles des policiers avec Airbus Développement. Créée en 2014 et incubée sur le plateau de Saclay, la jeune pousse se spécialise dans la sécurisation des accès numériques par la biométrie. Elle mise notamment sur la reconnaissance faciale. Point fort, United Biometrics a porté sa technologie sur smartphone. « Pour m’authentifier sur la machine, je dois bouger la tête de haut en bas », explique Yves Chemla, directeur technique d’United Biometrics. Cette astuce s’intègre désormais dans les smartphones d’Airbus Defence & Space. Le groupe avait rencontré la startup durant le salon Vivatech 2019. Puis elle a présenté sa technologie lors d’un pitch sur le site Airbus d’Élancourt (Yvelines). Mieux, son dispositif de reconnaissance faciale se conforme au RGPD (1) car les données personnelles restent à bord de l’appareil.
Pour les futurs terminaux de la police
« Au départ, nous pensions intégrer cette technologie dans des projets de cybersécurité. En fait, un fabricant de terminaux de communication pour la police a vu un autre intérêt. La startup dispose de la brique biométrique qui manquait pour concevoir les futurs terminaux à livrer Place Beauvau », enchaîne Laurent Legendre, directeur d’Airbus Développement. En 10 ans, cette entité a accompagné 1 250 entreprises innovantes en France. Le groupe a ainsi contribué à créer ou au maintenir 18 000 emplois pour un investissement de près de 20 millions d’euros. Principalement sous forme de prêts participatifs sans garantie jusqu’à 50 000 euros.
Ne plus utiliser le mot de passe pour s’authentifier sur ordinateur
De son côté, la biométrie d’Entrust Datacard met fin au diktat du mot de passe sur ordinateur. Avec la nouvelle version de son logiciel phare IntelliTrust, l’utilisateur se sert de son smartphone. Lequel communique par Bluetooth avec l’ordinateur, également équipé d’IntelliTrust, pour ouvrir la session. « Avec le smartphone, on s’affranchit du mot de passe soit grâce à la reconnaissance faciale soit grâce à la lecture d’empreintes digitales. C’est donc le mobile qui débloque l’ordinateur, précise Sébastien Tormos, directeur marketing d’Entrust Datacard pour la région EMEA (2). En fonction des droits que confère son profil, l’utilisateur va alors accéder aux fonctionnalités que son entreprise lui autorise. »
Cartes bancaires biométriques pour concurrencer le mobile
Après le smartphone, place à aux cartes biométriques. Cet automne, BNP-Paribas devrait proposer ses premières cartes bancaires biométriques. À l’œil nu, celles-ci ressembleront comme deux gouttes d’eau à leurs aînées. Seule différence, elles vont comporter un petit capteur d’empreintes digitales afin de payer sans utiliser son code secret. De quoi affranchir les paiements sans contact du plafond actuel de 50 euros. Conçue par Thales, cette carte biométrique est actuellement testée notamment en Suisse et au Liban. Un petit boîtier est remis à chaque client afin qu’il puisse enregistrer son empreinte la première fois et activer la carte. Une chose est sûre : la biométrie stockée sur support individuel va connaître une croissance exponentielle.
Erick Haehnsen
(1) Règlement général sur la protection des données personnelles en Europe
(2) Europe Middle East & Africa
1 commentaire
Jonathan
- il y a 4 annéesbelle technologie … arrivera-t’elle à concurrencer les smartphones et montres connectées.
à titre perso j’utilise la montre connectée pour payer depuis plusieurs années, au début c’était difficile de trouver un commerçant équipé du bon TPE, mais maintenant c’est quasi systématique.
et je n’ai aucun plafond.
c’est devenu une habitude.
la CB biométrique semble bien, mais n’est-ce pas trop tard ?