En Alsace, le secteur du bâtiment tient une place majeure dans l’économie avec ses 12.677 entreprises du BTP, dont 62 % dans le Bas-Rhin. Pour ces 27.000 artisans salariés que recense la région, il va sans dire que les conditions de travail sont bien plus rudes sur les chantiers que dans tout autre secteur d’activité. Manœuvres de charges lourdes, utilisation de produits toxiques, ou encore manipulation d’outils dangereux sont autant de tâches difficiles que les artisans ont à effectuer au quotidien. En conséquence, il est vite arrivé de souffrir de troubles musculo-squelettiques (TMS) ou d’être victime de brûlures ou d’intoxication. Et de se retrouver à l’âge de la retraite »le dos brisé ».
Malgré tout, il n’est pas toujours aisé pour les professionnels du bâtiment de reconnaître que leur activité comporte de nombreux risques pour leur santé alors que les efforts physiques font partie intégrante de leur travail. Par conséquent, les campagnes de sensibilisation aux TMS et aux risques chimiques s’avèrent une solution de plus en plus nécessaire. C’est ainsi que l’association Alsace Santé au travail (AST67) et l’Organisme professionnel de la prévention dans le bâtiment et les travaux publiques (OPPBTP) ont décidé de mener ensemble cette initiative en signant une convention destinée à améliorer les conditions de travail des salariés sur le chantier. Pour l’association alsacienne, il s’agissait d’associer ses capacités d’accompagnement sur le terrain à l’offre nationale et régionale d’ingénierie et de soutien de l’OPPBTP afin de promulguer des services plus complets et plus performants.
« Le BTP est un secteur d’activité qui présente le plus de risques professionnels et il est donc important que tous les partenaires soient présents sur le terrain, autant l’OPPBTP que l’AST67. Mesurer, informer, sensibiliser, conseiller, telles sont nos missions. Le risque chimique et les troubles musculosquelettiques font partie des risques majeurs dans ce secteur. Les entreprises et les salariés du BTP doivent être informés et conseillés pour travailler en toute sécurité », souligne Jean-Claude Schurch, président d’AST67.
Au programme des actions qui seront engagées par cette convention, les deux organismes adresseront des solutions concrètes aux entreprises par le biais d’un groupe de travail constitué de deux représentants de l’OPPBTP, deux intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP), de deux médecins du travail ou quatre représentants de l’AST67. En ce qui concerne les risques chimiques, une campagne dédiée aux entreprises de moins de 50 personnes est prévue courant 2015-2016. L’OPPBTP fournira en outre de la documentation aux professionnels de santé au travail comme la Lettre de Prévention du BTP mais aussi un site internet (www.preventionbtp.fr) afin de les aider à analyser la situation en prévention d’une entreprise.
Ségolène Kahn
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