Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

« Au CHU de Nice, on mise sur la dissuasion pour préserver la tranquillité »

Interview d'Alexandre Toesca, vice-président des ingénieurs hospitaliers de France (IHF) et coordonnateur général des sécurités au CHU de Nice.

Info.expoprotection.com : Constatez-vous une montée de la violence et des vols dans vos établissements ?

Alexandre Toesca : « Non au contraire. Au vu de nos statistiques, nous sommes en diminution par rapport aux années 2003-2004 où nous avions enregistré une montée des actes de violence et et de vols dans nos établissements. Nous ne comptons aujourd’hui qu’une ou deux agressions physiques par an, principalement au service des urgences. En général, c’est le fait de personnes sous influence de la drogue ou de l’alcool ou de gens en situation sociale difficile. Nous n’avons pas encore subi d’agressions à l’arme blanche. Tant mieux car la prévention de ce type de situation est difficile en l’absence de détecteur de métaux. »

 

Info.expoprotection.com : Quelles mesures avez-vous prises pour endiguer la délinquance ?

Alexandre Toesca : « Nous avons, depuis une dizaine d’années, deux responsables sûreté et malveillance qui interviennent dans nos quatre hôpitaux. C’est auprès d’eux que sont remontés les actes. S’ils le jugent nécessaire, ils mènent des enquêtes en utilisant notamment les images de nos 65 caméras de surveillance, en lien avec la police locale et avec le support des équipes de sécurité incendie qui, grâce à leurs rondes de surveillance, renforcent la sécurité de nos établissements. »

 

Info.expoprotection.com : Qu’avez-vous entrepris pour sécuriser les bâtiments ?

Alexandre Toesca : « D’abord, il est important d’avoir des sites propres et bien entretenus, même dans les zones peu fréquentées. Il faut veiller à bien éclairer les zones de parking et éviter les coins obscurs où les gens peuvent s’installer sans craindre d’être dérangés. La majorité de nos locaux sont fermés à clé. Seuls les locaux à vocation technique comme la chaufferie, les salles informatiques ou bien les postes de transformation électrique, les zones de traitement d’air, et quelques secteurs de laboratoire sont équipés de lecteurs de badges électroniques. Il est indispensable de bien protéger ces installations à très grand risque pour la continuité et le sécurité des soins. Les digicodes mécaniques, peu fiables, sont quasiment tous supprimés ou remplacés par des lecteurs de badge. »

 

Info.expoprotection.com : Comment mesurez-vous la portée de vos efforts ?

Alexandre Toesca : « Pour la période 2009-2010, nous n’enregistrons que 46 vols significatifs. Les téléphones portables, tampons, imprimantes et autres petits matériels dérobés ne font pas l’objet d’une déclaration systématique de la part de nos services. Concernant les objets déclarés volés, il s’agit principalement d’équipements médicaux tels que des appareils d’échographies, des défibrillateurs, des véhicules ou des monnayeurs. 20 % des vols, proviennent de l’extérieur. Grâce aux enquêtes menées par nos responsables sécurité et malveillance, et des images fournies par les caméras de vidéosurveillance, nous avons pu remonter, pour les vols d’échographes la piste des voleurs en identifiant la plaque d’immatriculation du véhicule ayant servi au transport du matériel. »   

 

Info.expoprotection.com : Savez-vous sur quoi porteront vos futurs projets d’investissements ?

Alexandre Toesca : « Nous avons notamment prévu de renforcer nos systèmes de surveillance, surtout avec de nouvelles caméras. Quant à notre contrôle d’accès, il mériterait d’être remplacé et adapté afin de mieux répondre à nos attentes et à nos spécificités techniques. »

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