Les faits
Aux alentours de 21h sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris, un homme a surgi d’une voiture et a ouvert le feu sur un car de policiers avec une arme automatique, tuant l’un des policiers. C’est alors que les agents sur place ont riposté, le forçant à partir en courant, avant d’être abattu. L’assaillant les aurait « délibérément pris pour cible », selon Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur,.
Résultat : durant la fusillade, un policier de 37 ans, Xavier Jugele est décédé tandis que deux autres ont été blessés, dont l’un grièvement – mais actuellement hors de danger – a annoncé vendredi midi le ministère de l’Intérieur à France Info. Ces trois policiers font partie de la 32ème compagnie d’intervention de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la Préfecture de police. Une touriste a également été touchée par une balle, la blessure reste légère.
L’assaillant fiché S
Un fusil à pompe avec des munitions de calibre 12, deux gros couteaux de cuisine et un sécateur, ainsi qu’un Coran ont été retrouvés dans la voiture de l’assaillant des Champs Elysées. Le tueur a été identifié par la police. Il s’agit de Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, né à Livry-Gargnan en Seine-Saint-Denis, fiché S. Ce dernier n’en était pas à son coup d’essai contre les autorités : il était déjà surveillé par une enquête antiterroriste suite à des propos radicaux, illustrant son intention de tuer des policiers. Ce criminel récidiviste avait été condamné en 2005 à 15 ans de réclusion pour tentative d’homicide volontaire sur un policier, un élève gardien de la paix, ainsi que le frère de celui-ci.
Les autorités ont rapidement réussi à l’identifier, car il était le titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l’attaque. Une énigme demeure : cette personne ne correspond pas au nom qu’a mentionné Daech dans sa revendication : « L’auteur de l’attaque des Champs Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c’est un des combattants de l’Etat islamique », selon un communiqué publié par son organe de propagande Amaq. Pourtant, selon François Molins, le procureur de la République de Paris, « l’identité de l’attaquant est connue et a été vérifiée ».
L’investigation se poursuit
L’enquête, qui a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à la sous-direction anti-terroriste (SDAT) et à la Crim’ se poursuit : jeudi soir, une perquisition a été menée à Chelles (Seine-et-Marne) au domicile du terroriste. De plus, trois membres de l’entourage de l’assaillant abattu ont été interpellés aux domiciles perquisitionnés par les enquêteurs durant la nuit de jeudi à vendredi et placés en garde à vue, selon une source judiciaire citée par l’AFP. Le but étant de savoir si l’assaillant « a bénéficié ou pas de complicités », a indiqué jeudi soir le procureur de la République.
La piste belge, écartée
Un homme signalé par les services belges à leurs homologues français, qui le soupçonnent d’avoir voulu gagner la France au moment des attentats, ne serait en fait pas lié à l’attaque, selon les autorités belges. Cet homme de 35 ans résidant à Anvers s’est rendu au commissariat de sa ville pour attester de sa présence, dans la nuit de jeudi à vendredi. Les services belges et français tentent donc toujours de découvrir qui est « Abou Youssouf Al-Belgiki ».
Ségolène Kahn
Commentez