Pas de répit pour les forces de l’ordre qui ont une nouvelle fois été visées par une attaque terroriste. Lundi 19 juin, un homme a embouti un fourgon de la gendarmerie avec son véhicule sur l’avenue des Champs-Élysées à Paris. Heureusement, aucune victime n’est à déplorer tant chez les gendarmes que parmi les passants. En revanche, fait plus préoccupant, les policiers ont découvert tout un arsenal d’armes lourdes dans le véhicule de l’assaillant. À savoir deux armes de poing, une kalachnikov, une bonbonne de gaz ainsi que 9.000 munitions. De quoi faire un carnage… Attaque ratée ? L’assaillant projetait-il de tirer sur la foule et s’est-il résigné au dernier moment ? Pour l’heure, l’on n’en sait pas plus si ce n’est que le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a évoqué une « tentative d’attentat ». Toujours est-il que l’homme est mort des suites de l’incendie de la voiture et, possiblement, de l’explosion des munitions à bord du véhicule. Et ce, quelques minutes seulement après avoir été extrait de son véhicule.
Fiché S mais sans condamnation au compteur
Dans le véhicule déjà enflammé, les enquêteurs ont sauvé une pièce d’identité qui correspond au profil de l’attaquant : Adam Djaziri, né en 1985 et de nationalité française. Déjà connu des renseignements, cet homme avait effectué de nombreux allers-retours entre la France et la Turquie, sous couvert de mener des négoces dans le domaine de l’or. Selon L’Express, il aurait également été artisan au Plessis-Pâté (Essonne). Une bourgade dans laquelle vivent ses parents qui, depuis, ont été perquisitionnés. Selon Franceinfo qui s’est renseigné auprès d’une source judiciaire, quatre personnes de sa famille ont été arrêtées et placées en garde à vue : son père, son frère, sa belle-sœur et son ex-femme. Des voisins, cités par France 2, décrivent une famille « très religieuse ». Or les autorités n’ont pas encore trouvé de preuve d’un séjour en zone irako-syrienne. Autre fait important : si son casier judiciaire était resté vierge jusqu’alors en France, il n’en est pas de même en Tunisie, pays dont il est originaire. En effet, Adam Djaziri faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour terrorisme.
En possession d’une autorisation de détention d’armes
Au comble de l’absurdité, l’auteur des faits bénéficiait d’une autorisation de détention d’armes, d’après une information du Point. Obtenu de manière parfaitement légale dans le cadre d’une inscription à un club de tir sportif, ce permis autorise le port de différentes armes. Dont l’assaillant ne s’est pas privé puisqu’un important stock d’armes (barils de poudre, armes à feu, détecteurs de mouvement…) a été découvert, lors de perquisitions menées à son domicile, selon France Info d’après d’une source judiciaire.
Une question critique se pose alors : comment un individu fiché S a-t-il pu être autorisé à détenir des armes en toute légalité ? D’autant que l’obtention de ce permis nécessite une autorisation de la préfecture. « Les agents doivent s’assurer, d’une part, que le demandeur n’a pas été soumis à une hospitalisation d’office dans le département et que, d’autre part, il n’a jamais été condamné », explique Le Parisien. Conditions que l’auteur de l’attaque remplissait donc. Sachant que, selon le quotidien, les agents chargés d’instruire ce type de dossier n’ont pas accès aux fichiers S.
Ségolène Kahn
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