Alors que le désamiantage se constitue d’opérations extrêmement pénibles et risquées, ce robot tout frais sorti d’une filiale de Kärcher pourrait un jour changer la donne : malgré son coût prohibitif (entre 500.000 euros et 1 million d’euros), ce robot projette de l’eau à ultra haute pression puis aspire l’amiante des surfaces. Les boues de décapage aspirées à la source sont ensuite transformées en galettes humides de petite taille.
Décapage à ultra haute pression
Le robot effectue deux opérations : une chaîne de dépose et une chaîne de traitement. Tout d’abord, la dépose : avec sa tête robotisée supportée par un cadre, l’appareil est relié à un groupe à ultra-haute pression (2.500 à 3.000 bars avec un débit d’eau de 18 litres par minute). Cet ensemble forme un système d’aspiration à la source, dont les émanations sont minimes (5 fibres par litre d’air). Ensuite, l’eau et l’amiante sont pompées et dirigées jusqu’à la deuxième chaîne de traitement qui est installée à l’extérieur du bâtiment. Cette boue résiduelle passe alors par une presse chargée de séparer l’eau et l’amiante. L’eau est filtrée, purifiée puis envoyée dans le tout-à-l’égout. L’amiante est quant à lui compacté sous forme de galets qui pourront être traités dans les déchetteries spécialisées.
Traitement deux en un
Ce système a pour avantage non seulement de décaper les surfaces en une seule opération mais aussi d’effectuer le ragréage. Ce que ne peuvent assurer les opérations classiques qui requièrent une opération de décapage de la dalle avant le désamiantage. Pour être en mesure d’utiliser ce robot, les opérateurs doivent suivre une formation spécialisée puis passer une habilitation. Ensuite, ils ne peuvent travailler que six heures par jour, par tranches de deux heures entrecoupées de pauses d’une demi-heure avec douche intégrale.
Réduire la pénibilité
Grâce à ce système d’aspiration à la source, il n’est plus besoin d’effectuer des opérations de confinement, coûteuses et chronophages. L’atmosphère de travail devient également plus saine car elle atteint des seuils minimes d’empoussièrement. Ce qui signifie que les opérateurs peuvent évoluer autour de la machine sans protection respiratoire. Autre avantage : grâce au pompage de la boue vers la chaîne de traitement, les opérations de manutention sont également plus limitées. Les ouvriers n’ont plus à stocker les poussières d’amiante dans des sacs spéciaux – une opération aussi risquée que fatigante.
Ségolène Kahn
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