Les pollutions olfactives constituent la deuxième cause de plaintes de voisinage après le bruit. Des risques que les stations d’épuration, centres de traitements des déchets, ICPE et autres entreprises vont pouvoir, dès l’an prochain, minimiser grâce au nez électronique conçu par la jeune société Aryballe Technologies. « Nous avons développé le premier capteur olfactif universel », fait valoir Tristan Rousselle, un ancien chercheur en biotechnologies et CEO de l’entreprise.
Créée en mars 2014, cette start-up réunit des entrepreneurs et des scientifiques – dont fait partie d’ailleurs le dirigeant – qui est à l’origine d’une société de biotechnologies revendue à un laboratoire pharmaceutique fin 2012. Les fruits de la vente ont permis à cet entrepreneur d’acquérir un brevet du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) portant sur cette nouvelle génération de nez électronique qui associe notamment la biochimie, l’électronique et les NTIC. Comme en témoigne leur premier prototype portatif.
Il s’agit d’un appareil qui aspire les odeurs à l’aide d’un ventilateur. En fonction de leur composition, ces gaz vont se coller, par affinité à la surface de capteurs biochimiques embarqués dans l’appareil. Il en existe une cinquantaine pour l’heure contre 350 prévus dans un second temps. Une fois les gaz collés aux capteurs, une photo sera saisie de manière à transformer l’odeur en »signature visuelle » qui sera transmise depuis l’appareil portatif baptisé »Neose » vers un serveur d’Aryballe Technologies.
« Nous avons développé une application qui va chercher dans notre propre base de données à quelle odeur correspond la signature », indique le dirigeant qui prévoit d’industrialiser une première présérie dès cet été destinée aux partenaires d’Ariballe Technologies. L’industrialisation du Neose est prévue à la mi- 2016. L’appareil intéresse une cinquantaine d’applications. Dans un premier temps, la start-up se focalisera sur cinq segments de marchés. A savoir, la pollution olfactive, les nez électroniques, le secteur des arômes et parfums, l’électroménager ainsi que l’anosmie, une maladie qui concerne les personnes privées d’odorat. Dans ce cas, ces dernières disposeront sur leur smartphone d’une application qui leur permettra d’identifier et de mesurer les odeurs. De quoi sauver des vies sachant que le Neose pourrait détecter des gaz dangereux mais inodores, comme le monoxyde de carbone.
Par ailleurs, les capteurs universels d’Aryballe Technologies intéressent aussi les fabricants de réfrigérateurs. « Nous avons signé un partenariat avec un constructeur de frigos haut de gamme qui veut intégrer nos capteurs afin d’aider ses clients à prévoir la péremption des produits stockés », poursuit Tristan Rousselle. De quoi intéresser les particuliers mais aussi les spécialistes de la restauration collective ?
Eliane Kan
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